Publié le 26 Jun 2025 - 13:06
CRISE DANS LA PRESSE

Le Cored ferme provisoirement ses bureaux, faute de budget

 

Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) a annoncé la fermeture provisoire de ses bureaux situés à la Maison de la presse Babacar Touré, en raison de graves difficultés financières. L’organe d’autorégulation de la presse ne parvient plus à assurer ses charges de fonctionnement.

 

Le Cored tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué diffusé ce mercredi, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias a annoncé la fermeture de ses bureaux jusqu’à nouvel ordre. Une décision qualifiée de "regrettable", mais devenue inévitable, face à l’épuisement des ressources financières de l’institution.

Le personnel permanent de l’organe, qui fonctionne avec très peu de moyens, accuse quatorze mois d’arriérés de salaire. ‘’Malgré sa résilience, le personnel ne peut plus continuer à faire fonctionner les bureaux sans soutien budgétaire’’, déplore le communiqué.

Depuis 2024, le Cored n’a reçu aucune allocation budgétaire, ni pour l’année en cours ni pour l’exercice précédent. Pourtant, le Code de la presse prévoit, à travers ses articles 46 et 53, une dotation annuelle issue du Fonds d’appui au développement de la presse (FADP) destinée à soutenir les activités de l’autorégulateur.

C’est sur la base de cette prévision que le Cored avait recruté un personnel pour son Secrétariat permanent, seule entité rémunérée. Les autres structures de l’institution – Bureau, Directoire et Tribunal des pairs – fonctionnent toujours sur une base bénévole, comme le rappelle l’organe.

Une alerte pour la régulation de la presse

Cette fermeture provisoire, qui intervient dans un contexte médiatique tendu et à fort enjeu démocratique, relance le débat sur les moyens réels alloués à l’autorégulation de la presse au Sénégal.

Le Cored, qui joue un rôle essentiel dans le respect de l’éthique journalistique, se trouve désormais en danger opérationnel, faute de soutien de l’État.

L’appel est donc lancé aux autorités concernées pour une prise de conscience rapide et un déblocage urgent des fonds nécessaires au bon fonctionnement du dispositif.

 

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