Les usagers crient au vol et à l'arnaque...
Les usagers des transports publics, plus particulièrement des minibus King Long et Tata, ont eu la douloureuse et désagréable surprise de constater hier matin la hausse ''unilatérale'' du prix des billets. Car, il faut le dire, les propriétaires des minibus n'y sont pas allés de main morte avec des augmentations allant de 50 à 100 francs Cfa sur les trajets. Au grand dam des usagers. Partout, la réaction a été la même. D'abord, la surprise, ensuite l'indignation puis l'explosion de colère.
Sur la ligne 44 qui relie Petit-Mbao à Ouakam, un groupe de voyageurs monte dans le minibus. L'un d'entre eux, une dame tend 250 F, habituellement le prix du ticket qui lui permet de rallier l'ancienne piste de l'aéroport, le receveur lui demande d'augmenter 100f. Car, le billet est passé à 350 F. La voyageuse ne veut pas l'entendre de cette oreille. Car, ''depuis qu'elle est née, elle n'a jamais entendu parler d'une hausse du prix du transport aussi forte''. ''Une hausse de 25 ou 50 F, je peux comprendre, mais 100 F, c'est trop'', maugrée-t-elle. Elle est reprise en chœur par les autres voyageurs.
Me Wade, comme bouc émissaire
Visiblement, l'écrasante majorité des usagers des transports publics n'était pas au courant de la hausse. Quelques rares le sont. ''Si le prix doit augmenter, qu'on prévienne gens'', peste un homme volubile. Le bonhomme n'y va pas par quatre chemins pour trouver la cause de cette hausse. ''C'est à cause de Wade. Il nous fatigue. Il est la cause de tous nos malheurs'', déclare-t-il. Un avis qui fait l'unanimité, sauf pour ce vieux Béninois qui est le seul à prendre la défense du président. ''Mais si le prix du ticket augmente, c'est à cause du pétrole qui vient de l'extérieur'', déclare-t-il, ajoutant que Wade sera réélu en 2012. Il est automatiquement pris à partie. Et c'est parti pour une critique en règle du bilan du pape du Sopi.
Pendant ce temps, le pauvre receveur, une fille, continue d'essuyer la colère des usagers qui tour à tour montent dans le minibus. Impuissants, receveurs et chauffeurs se réfugient derrière la décision prise par les propriétaires. ''C'est à cause de la hausse du prix du carburant'', sert-on comme toute réponse.
Ailleurs, sur la ligne 37 qui rallie Guédiawaye à Dakar, c'est la même réaction d'indignation. Ce voyageur tombe des nues lorsqu'on lui demande de payer 300 F au lieu des 225 f qu'il payait pour quitter Pikine Texaco et rallier Dakar. ''C'est du vol, c'est de l'arnaque'', déclare-t-il en s'asseyant. ''Si ça continue comme ça, moi j'arrête de prendre les minibus'', lui répond son voisin de devant. ''Il faut combattre cette décision, c'est de l'anarchie. On dirait qu'on n'est pas dans un pays de droit'', lance un autre. Une dame suggère tout bonnement de refuser de payer et d'aller à la police pour régler le problème.
Gaston COLY