Cinq membres de la Fédération sénégalaise de football (FSF) auraient suivi le Premier ministre, Abdoul Mbaye, qui a demandé à l'équipe de Me Augustin Senghor de rendre le tablier au lendemain de l'humiliante élimination du Sénégal de la CAN 2013.

EnQuête avait annoncé que le Sénégal se dirigeait vers des lendemains troubles au lendemain de l'élimination des Lions de la 29e Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football 2013. Deux semaines après la défaite (2-0) à domicile face à la Côte d'ivoire, le Sénégal est fort secoué par une crise au sommet des dirigeants. C'est d'abord le premier vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Louis Lamotte, qui a fragilisé l'équipe dirigée par Me Augustion Senghor en démissionnant dans la foulée de l'élimination des Lions et des incidents ayant émaillé la rencontre contre les Éléphants.

Ensuite, c'était au tour de la Tanière d'être touchée avec l'éviction prévisible du sélectionneur Joseph Koto. Depuis mercredi, la crise s'est de nouveau transportée à la FSF. En effet, cinq membres, dont Moussa Diaw Dieng, Cheikh Tidiane Seck et Ibou Touré, ont rendu le tablier suite à une rencontre entre le Premier ministre et certains fédéraux. Abdoul Mbaye avait demandé à l'équipe de Me Augustin Senghor de démissionner suite à cet énième échec enregistré sous son magistère.

''Je préfère être le dernier à quitter le navire''

La crise risque de perdurer car le président de la Fédéfoot a opposé un niet catégorique au Premier ministre. ''Certains membres du Comité exécutif ont fait savoir que le Premier ministre les a appelés personnellement pour leur demander de démissionner et ils l’ont fait. Moi je dis que quand le navire est troué de l’intérieur par ses propres membres ou par d’autres, je préfère, en bon capitaine, être le dernier à le quitter'', a révélé Me Senghor sur wiwsport.com. Le Maire de Gorée poursuit sur le même site : ''Pourquoi devons-nous partir ? Qu’on nous l’explique et surtout que l’opinion le sache ; pourquoi on part. Je ne me suis pas gêné pour faire comprendre à l’autorité que si aller promouvoir les idéaux qui sont ceux du Sénégal, c’est-à-dire la démocratie, la liberté au sein de même de la Caf (Confédération africaine de football), constitue un péché véniel, alors je ne sais pas où on va et je me pose des questions''. Et le président de la Fédération sénégalaise de football d’asséner : ''C’est pourquoi en tout cas, j’ai décidé de ne pas donner suite à la demande de l’autorité. Malgré tout le respect que je lui voue et que je voue à l’État du Sénégal et aux autorités, je pense que dans ces conditions, je ne peux pas prendre cette décision. Il faut que je fasse convoquer un Comité exécutif, qu’on échange à l’interne sur toutes ces questions, pour prendre une décision collective''.

Ingérence ?

Cette requête de l'État risque de coûter cher au Sénégal. Parce que ce genre d'intervention du gouvernement peut être considérée comme une ingérence politique dans l'organisation du foot. Selon lemonde.fr, la FIFA a déjà suspendu de nombreuses Fédérations nationales qui ont subi des pressions du pouvoir politique, en leur interdisant toute participation à des compétitions régionales et internationales, même si, souvent, une simple mise en demeure permet de régler les différends. Au cours de la décennie passée, elle a ainsi suspendu les Fédérations malgache, grecque, iranienne, irakienne, yéménite, kényane ou encore koweïtienne, la plupart du temps pour ingérence gouvernementale.

ADAMA COLY

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