Une victoire et des questions
Les Lions ont démarré les éliminatoires de la Coupe du Monde 2014 par un succès devant le Liberia 3-1 samedi à Dakar. Une victoire plus difficile que ne le reflète le score et qui suscite déjà des interrogations avant le prochain match de samedi à Kampala face à l’Ouganda.
Koto a-t-il fait les bons choix ?
Même si Joseph Koto soutient qu’on ne "change pas une équipe qui gagne", voir le même onze de la victoire face au Maroc être aligné au coup d’envoi du match contre le Liberia a constitué une mini surprise. Était-ce une forme de récompense pour les 11 héros du succès historique de Marrakech ? Toujours est-il que malgré la victoire sur les terres marocaines, tout n’a pas été parfait individuellement. Les cas Moussa Konaté et Ibrahima Baldé sont les plus illustratifs. Le premier avait été sauvé par son but au Maroc, à Dakar il a été inexistant. Le second, on ne l’a pas vu à Marrakech, à Dakar non plus, sinon pour égaliser et retourner dans l’ombre. Le changement dès la mi-temps de Moussa Konaté par Dame Ndoye a été quelque part un aveu de la part de Koto. On se demande encore comment il a pu laisser Dame Ndoye sur le banc au coup d’envoi du match. Le joueur du FC Copenhague, capitaine lors du premier match des Lions après la CAN (Afrique du Sud), a encore démontré par son but et son activité qu’il doit être un cadre dans la Tanière.
Dans la gestion de Koto, au vu de ses deux premiers matches, on a comme l’impression que le sélectionneur intérimaire cherche à installer des espoirs comme cadres, ou faire plus confiance à des joueurs qu’il a connus en sélection locale. Mais une équipe nationale a besoin de cadres et d’expérience d’abord. Le traitement infligé actuellement à un joueur comme Rémi Gomis, pas utilisé lors des deux matches, et qui passe derrière Cheikhou Kouyaté chez les remplaçants, n’est pas le meilleur exemple de gestion d’un groupe. Que dire du récent champion de France et plus ancien de la Tanière, Souleymane Camara, mis derrière presque tous les joueurs offensifs du groupe ?
Papiss Cissé en fait-il trop ?
Assurément ! Même s’il le nie, le brassard constitue une pression pour le joueur de Newcastle qui a raté un penalty samedi. Après le match, son sélectionneur l’a d’ailleurs reconnu. "Papiss voulait trop bien faire, c’est pour ça qu’il allait tout le temps chercher les ballons au milieu ou sur les côtés", a lâché Koto en conférence de presse d’après match. Autrement dit, le capitaine a contribué à désorganiser l’attaque alors que dans la configuration des Lions (4-2-3-1) il est le seul attaquant. Si son "dézonage" a permis quelquefois à Sadio Mané de s’offrir des raids solitaires, ce n’est pas ce qu’on demande à Papiss en premier, car l’équipe a vraiment besoin d’un finisseur à la bonne place. La solution est peut-être d’installer un turn-over pour le brassard en attendant que la pression retombe des épaules du meilleur buteur africain des cinq grands championnats européens.
Faut-il s’inquiéter pour l’Ouganda ?
A vrai dire, si les Lions commettent les mêmes erreurs à Kampala que face au Liberia, il y à parier qu’ils rentreront avec une défaite. La pression ou l’histoire récente de Bata n’explique pas tout. Faut-il se rappeler que les Libériens sont 112e au classement Fifa, et qu’il n’y avait que quatre joueurs (Sané, Mbengue, Diamé, et Cissé) de la dernière Can au coup d'envoi ? L’Ouganda n’est pas une foudre de guerre, le Liberia non plus, mais les Lone Stars ont bien secoué les Lions qui ont égalisé après l’expulsion d’un adversaire et concédé une barre transversale à 2-1. L’axe de la défense a montré des limites inquiétantes samedi et interpelle logiquement. L’association Ba-Guèye doit-elle être cassée au profit d’un repositionnement de Lamine Sané ? Faut-il relancer certains joueurs et en reposer d’autres avec ce troisième match en 15 jours ? Koto a de quoi cogiter, mais une chose est sûre : le voyage en Ouganda, qui a tenu tenu en échec l'Angola (1-1), s’annonce compliqué pour une équipe convalescente, il faudra éviter toute rechute.