Publié le 4 Oct 2024 - 16:16
ÉQUIPE NATIONALE DU SÉNÉGAL  

Après Aliou Cissé, quel management pour les Lions ?

 

Aliou Cissé n’est plus le sélectionneur national du Sénégal, depuis ce mercredi. Quelles sont les perspectives qui se présentent dans le management des Lions, après le départ d’‘’El Tactico’’ ? Le chargé de la formation du Racing club de Dakar, coach El Hadj Cissé, a tenté de répondre à la question dans cet entretien avec ‘’EnQuête’’.

 

Aliou Cissé a été démis de ses fonctions de sélectionneur national de l’équipe nationale. Comment analysez-vous cette décision de ne pas prolonger le contrat de l’ancien capitaine des Lions ?

Tout d’abord, j’aimerais féliciter et dire merci à coach Aliou qui a bien contribué à la stabilité du groupe, mais surtout à la réussite de notre équipe nationale jusqu’au sacre (titre de champion d’Afrique, NDLR). Par rapport à la non-prolongation, je trouve que c’est une bonne chose, et pour lui et pour l’équipe nationale. On a vu depuis quelque temps une équipe du Sénégal qui ne progressait pas. Et puis il y a eu des cassures au niveau du vestiaire. On n’en dit pas plus, mais c’est toujours ainsi quand il y a une fracture entre un entraineur et ses joueurs-cadres. Je dis vraiment un grand bravo à Aliou et le fait de s’arrêter maintenant.

Certains ont déploré le timing par rapport à la cessation de ses fonctions…

Son contrat est terminé (depuis le 30 août, NDLR) et il n’était pas possible de le renouveler alors que les échéances sont là. Il n’y a pas de problème de timing. C’était bien d’arrêter maintenant et de regarder vers l’avenir.

En parlant d’avenir, qu’est-ce qu’il faudrait faire pour les prochains matchs de la fenêtre d’octobre ?

Il faudrait commencer à trouver un autre entraineur. En attendant, on doit laisser Pape Thiaw diriger l’équipe pour les deux prochaines confrontations (contre le Malawi). Avec le standing et le statut de l’équipe nationale du Sénégal, il faut un entraineur du niveau de l’équipe.

Pour la succession d’Aliou Cissé, faudrait-il continuer à faire confiance à l’expertise nationale ou s’ouvrir à l’internationale ?

Aujourd’hui, les autres pays africains essayent de se conformer à l’option prise par le Sénégal d’avoir une expertise locale comme on l’a fait avec Aliou. Normalement, on devrait continuer avec cette expertise locale. Le football, c’est d’abord une identité, une culture. Comme on a des internationaux qui ont côtoyé l’équipe nationale et qui sont devenus de très grands entraineurs qui connaissent le pays et surtout la mentalité des joueurs.

Concernant l’expertise nationale, certains noms sont cités, notamment Habib Bèye, Oumar Daf, Youssouf Dabo. Selon vous, lequel d’entre ces techniciens présente le plus les qualités pour occuper le poste ?

Je dirais plutôt Oumar Daf, vu qu’il a plus de vécu par rapport aux autres. Il a travaillé un peu aux côtés d’Aliou Cissé. En 2018, il était sur le banc avec Aliou. Maintenant, c’est à lui de décider, s’il y a une proposition, s’il peut travailler avec l’équipe nationale. S’il est prêt, on peut  discuter avec lui. Il y a également le profil d’Habib qui pourrait faire l’affaire. Avec Habib, il y a surtout la psychologie. Comme on travaille avec de jeunes binationaux, il aura la parole et gardera surtout cette capacité à parler avec ces joueurs, mais surtout de continuer le travail avec ceux qui sont ici. Avec cette bonne philosophie et une identité de jeu propre à nous, Habib pourrait faire l’affaire aussi.

Youssoupha Dabo, Malick Dafe, mais pourquoi pas Serigne Saliou Dia, qui a fait ses preuves sans faire de bruit. Il y a vraiment une bonne marmite pour concocter un bon encadrement.

Une fois que le prochain sélectionneur sera trouvé, quels seront les chantiers sur lesquels il devra s’atteler pour redorer le blason de l’équipe du Sénégal ?

Il faudra d’abord parler aux cadres qui ont contribué à réaliser les résultats avec Aliou et créer l’amalgame entre les anciens et les nouveaux joueurs. Il doit surtout trouver une bonne philosophie de jeu pour l’équipe nationale du Sénégal. Le nouveau coach doit chercher les joueurs qui peuvent l’accompagner dans son projet. Avec Aliou, on avait un bon parcours, on a gagné une coupe d’Afrique. Malheureusement, on n’a pas su comment l’équipe nationale joue. On jouait parce que c’était des joueurs expérimentés, qui ont vécu avec un entraineur qui avait un vécu dans l’équipe nationale et était très déterminé. Mais au fond, une vraie identité de jeu manquait à l’équipe du Sénégal. C’est ce qui a amené surtout la cassure entre Aliou et certains observateurs du foot.

LOUIS GEORGES DIATTA

Section: