Publié le 15 Jul 2014 - 11:02
6 ANS DE TRAVAUX FORCES POUR LE MARCHAND AMBULANT

Cheikh Anta Diop avait poignardé son antagoniste

 

La cour d’assises, après avoir disqualifié les faits en coups et blessures volontaires, a condamné Cheikh Anta Diop à 6 ans de travaux forcés.

 

«Depuis que je suis en prison, je ne cesse de prier pour Fodé, tellement je regrette ce qui s‘est passé». A travers ces propos, l’accusé Cheikh Anta Diop, inculpé du meurtre de Fodé Doumbouya, un artiste danseur, n’a pas cessé hier de regretter l’acte qui a conduit à ce drame. Le commerçant a écopé de 6 ans de prison.

Un poisson d’avril qui a mal tourné…

Tout est parti d’une petite dispute. Lors d’une répétition, Cheikhna Ndong, manager du groupe de danse de l’ASC Rakadiou dont Fodé était membre, avait confié à ce dernier que des membres du groupe ne seraient pas d’un voyage prévu en Turquie. Il leur a joué un tour pour les inciter à mieux travailler. Ces  propos, confirmés par Cheikh Anta Diop, n’avaient pas plu à Fodé Doumbouya. Le danseur demanda au commerçant d’arrêter de se mêler des affaires du groupe. S’ensuivit une dispute qui nécessita l’intervention des membres du groupe. Mais Cheikh refusa de quitter les lieux, invitant Fodé à le suivre dehors pour régler leurs comptes. Ce que ce dernier ne fit pas.

Le lendemain, il revint dans la salle de répétitions, armé d’un couteau. Il chargea à nouveau sa victime. Au cours de la bagarre, il lui asséna un coup au niveau de la jambe gauche. Le certificat de genre de mort dira plus tard que le danseur est mort d’une hémorragie externe et interne, à cause d’une plaie traumatique du quart supérieur de la cuisse profonde de 9 cm ayant sectionné de gros vaisseaux.  

Arrêté à la suite d’intenses recherches, Cheikh Anta Diop reconnut être l’auteur du coup de couteau ayant entraîné la mort de Fodé Doumbouya. Il expliquait que ce dernier l’avait traité d’homosexuel, ajoutant que c’est Doumbouya qui avait sorti le couteau ; qu’il l’avait saisi pour en asséner un coup à son antagoniste. Mais les témoins des faits disent le contraire. Cheikhna Ndong et Khady Diouf ont soutenu devant le magistrat instructeur que c’est Cheikh Anta Diop qui a surpris sa victime, après qu’on les a séparés une première fois. 

…une victime de nature belliqueuse et très nerveuse

A la barre de la Cour d’assises, le commerçant a déclaré avoir agi pour se défendre. «Mon intention n’a jamais été d’en finir avec sa vie, et j’ai beaucoup pleuré par la suite, mais il faut dire qu’il m’a poussé à bout. Je n’ai pas aimé du tout qu’il me dise que je suis un homosexuel», a soutenu Cheikh Anta Diop.

Toutefois, il relève des différents témoignages que la victime était de nature belliqueuse et s’énervait pour un rien. «Il faisait peur à toutes les filles», a expliqué Khady. Ainsi, dans sa réquisition, l’avocat général a noté le caractère belliqueux de la victime qui, selon lui, aurait dû écouter les conseils de sa femme qui lui avait défendu de se battre.

Cheikh Anta Diop et Madame Doumbouya étaient amis. Le parquetier a ainsi demandé au président de disqualifier les faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de le donner. Il a requis 5 ans de travaux forcés. Convaincu que son client n’a fait que se défendre, Me Ibrahima Mbengue a demandé à la cour de suivre le réquisitoire du représentant du ministère public.

Cheikh Anta Diop va recouvrer la liberté dans un an et demi.

NDEYE AWA BEYE

 
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