Publié le 31 May 2022 - 18:54
7 MILLIARDS DE TONNES DE PLASTIQUE PRODUITES EN 64 ANS

Des experts à Dakar pour élaborer un instrument juridique

 

Sept milliards des 9,2 milliards de tonnes de plastique produites entre 1950 et 2017, sont devenus des déchets plastiques. Pour mettre fin à cette pollution plastique, plus de 400 acteurs de l’environnement au niveau mondial sont à Dakar, et pendant quatre jours, pour la mise en place d’un accord international juridiquement contraignant, d'ici 2024.

 

Le Sénégal accueille, depuis hier, et pendant quatre jours, la réunion du Groupe de travail ad hoc à composition non limitée pour préparer le comité de négociation intergouvernementale sur la pollution plastique. Plus de 400 participants venus du monde entier y prennent part. Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre de l’Environnement et du Développement durable a rappelé que le 2 mars dernier, les délégués des États membres de l'ONU ont approuvé la résolution 5/14 lors de l'Assemblée des Nations Unies pour l'Environnement à Nairobi pour exprimer une volonté commune à travailler ensemble pour mettre fin à la pollution plastique à travers la mise en place d’un accord international juridiquement contraignant, d'ici 2024. Dans cette même résolution, poursuit Abdou Karim Sall, il a été demandé au Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) de convoquer un comité de négociation intergouvernemental pour élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, sur la base d'une approche globale couvrant l’intégralité du cycle de vie du plastique, y compris sa production, sa conception et son élimination. Quatre mois après cette décision historique, ils se sont réunis à Dakar pour matérialiser cette volonté.

 ‘’Devant les grands défis environnementaux globaux qui menacent l’avenir de notre planète, la communauté internationale a toujours fait preuve de pragmatisme, en mettant en place des accords multilatéraux pour catalyser l’action en faveur de la résolution de ces problèmes. C’est le cas des changements climatiques, de la destruction de la couche d’ozone, de la gestion des produits chimiques dangereux, des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et j’en passe. Aujourd’hui, devant l’ampleur et les conséquences néfastes de la pollution plastique que nous vivons partout à travers le monde, il est plus que jamais nécessaire d’inclure le péril plastique parmi les grands défis environnementaux à combattre et nous entendre sur la marche à suivre pour inverser la tendance’’, a indiqué le ministre. Pour Abdou Karim Sall, les informations récemment publiées par le PNUE constituent une alerte que les acteurs de l’environnement doivent prendre très au sérieux.

‘’En effet, chaque minute, l'équivalent d'un camion à ordures en plastique est déversé dans l’océan. Environ 7 milliards des 9,2 milliards de tonnes de plastique produites entre 1950 et 2017 sont devenus des déchets plastiques finissant dans des décharges ou jetés dans la nature. Face à ce problème mondial, aucun pays, seul, ne peut y mettre un terme. C’est pourquoi j’en appelle à une approche globale et concertée reposant sur une vision partagée pour mobiliser toutes les parties prenantes concernées pour vaincre le péril plastique. C’est tout le sens que nous donnons à cette réunion du Groupe de travail ad hoc à composition non limitée (OEWG) qui devra mettre en place le cadre de gouvernance et le calendrier des négociations devant aboutir à l’élaboration d’un accord juridiquement contraignant sur la pollution plastique que nous appelons tous de nos veux’’, a renseigné le ministre.

Il a ajouté que cet objectif cadre parfaitement avec les priorités de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement qu’il préside et qui a déjà appelé à l’adoption d’un accord juridiquement contraignant sur la pollution plastique. ‘’Au regard des résultats ambitieux auxquels nous devons ensemble parvenir d’ici 2024, force est de reconnaitre que le temps nous est compté. Chaque minute perdue nous éloigne de notre objectif et nous rapproche du scénario d’une planète où la pollution plastique dicte sa loi, avec son lot de désastres sur notre économie, nos écosystèmes et notre santé’’, a insisté le ministre de l’Environnement et du Développement durable.

‘’Nous ferons tout pour trouver des solutions qui…’’

La secrétaire générale adjointe des Nations Unies et directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a soutenu que les discussions et les échanges ont démarré depuis avant-hier. Inger Andersen de soutenir que concernant les plastiques qui sont dans l’environnement, l’objectif est de trouver des solutions pour éliminer les déchets plastiques. Mais aussi que tout le monde travaille en synergie et dans tous les secteurs pour atteindre cet objectif. ‘’Durant les quatre jours que nous serons à Dakar, nous ferons tout pour trouver des solutions qui vont nous permettre de résoudre le problème des déchets plastiques. Il y a 400 millions de tonnes de déchets qui sont produites annuellement, dont les 300 qui vont directement dans les poubelles. Tout cela retourne dans les océans, l’eau. Donc, on doit tout faire pour arriver à les régler’’, a précisé Mme Andersen.

CHEIKH THIAM

 

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