L'étudiante envoie son petit ami en prison
S. T. Bitèye est accusé par sa petite amie d'escroquerie au visa portant sur la somme de 3 400 000 F CFA. Mais il ne cesse de clamer son innocence et pointe du doigt la maman de sa copine.
Fatou Kiné Kandji, étudiante aux États-Unis, débarque au Sénégal pour passer ses vacances auprès de sa famille. Mais elle tarde à rentrer et cela intrigue son petit ami S. T. Bitèye qui la presse de questions. Elle finira par avouer à son copain ses problèmes de visa pour retourner aux Usa. Bitèye lui propose alors de lui trouver les papiers dont elle aurait besoin. Et cela en l'espace d'une semaine moyennant la somme de 3 400 000 F CFA. Elle accepte sans sourciller.
L'attente sera longue et elle passera encore plus de temps au Sénégal. Après avoir tenté en vain de convaincre son petit ami de lui rendre son argent, l'étudiante s'en ouvre à la police qui, par la suite, arrête Bitèye. Interrogé, ce dernier confiait aux enquêteurs n'avoir jamais promis de trouver un visa à sa copine. Mieux, il faisait savoir aux policiers que c'est elle qui lui aurait offert la somme de 400 000 F CFA quand il lui avait dit qu'il se rendait en Mauritanie. Il disait par la même occasion aux enquêteurs qu'il avait juste mis en rapport sa copine avec un certain Mansour pour lui obtenir le visa.
A la barre du tribunal des flagrants délits, Bitèye confia les mêmes propos au juge. Et pour se défendre, il jette la faute sur la maman de sa copine qui, dit-il n'a jamais voulu de leur relation. ''Tout ceci n'est qu'une pièce montée par sa mère contre moi. Cette dame ne m'a jamais aimé et a toujours tout fait pour me séparer de sa fille'', fait-il savoir au juge.
Des propos dont l'avocat de la partie civile demande de ne pas tenir compte. Pour Me Babacar Cissé venu défendre les intérêts de sa cliente, le sieur Mansour n'existe que dans l'imagination du prévenu. L'avocat de revenir sur la façon dont Bitèye a escroqué sa cliente. ''Ma cliente lui a d'abord remis la somme de 3 millions, ensuite il lui a demandé sous pression 400 000 F pour les frais de dossiers. Il a disparu juste après avoir encaissé l'argent et daignait répondre aux appels de sa copine'', explique Me Cissé. Qui demande la somme de 5 millions au nom de l'étudiante Fatou Kiné Kandji.
Selon l'avocat de la défense Me Baba Diop, c'est un acharnement qui est fait contre son client car la maman de la plaignante n'a jamais voulu d'une telle union. Avant de solliciter la relaxe de son client au bénéfice du doute, l'avocat a demandé au juge d'écarter le délit d'escroquerie pour lequel son client est poursuivi.
Délibéré 25 juin.
NDEYE AWA BEYE