Publié le 9 Mar 2021 - 20:43
ACCES VACCINS ANTI-COVID EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE

La Banque mondiale annonce un financement pour 15 pays 

 

Au total, 15 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre auront tous, d’ici le mois d’avril, une enveloppe financière pour l’achat de vaccins anti-Covid. L’annonce a été faite, hier, par le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, en marge d’un webinaire sur ‘’La Covid-19, révélateur de l’incroyable résilience des femmes africaines’’, tenu à l’occasion de la cérémonie de la Journée internationale des droits des femmes.

 

Face à l’expansion de la pandémie de Covid-19 à travers le continent, la priorité immédiate, aujourd’hui, est, selon le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, de s’assurer que tous les pays puissent avoir accès au vaccin. ‘’Puisque l’espoir d’un monde meilleur qui permet aux jeunes, aux entreprises et aux Etats de retrouver la situation d’avant Covid, doit dépendre essentiellement de l’accès au vaccin. C’est notre priorité. Sur les 22 pays que nous couvrons, nous sommes en train de finaliser la préparation d’un financement pour au moins 16 pays, pour leur permettre d’avoir accès à des vaccins. Le Cap-Vert a déjà accès au financement et les 15 pays, d’ici le mois d’avril, auront tous une enveloppe financière. Notre souhait est de faire en sorte que les ressources soient disponibles à chacun des 54 pays d’Afrique’’, annonce Ousmane Diagana.

Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, qui s’exprimait hier, lors d’un webinaire sur ‘’La Covid-19, révélateur de l’incroyable résilience des femmes africaines’’, tenu à l’occasion de la cérémonie de la Journée internationale de la femme, a indiqué que la Covid a révélé la vulnérabilité collective en tant que société humaine. ‘’Elle a exacerbé les conséquences et défis structurels créés par les mauvaises gestions de nos gouvernements. Il y a aussi le changement climatique et le défis lié à la gestion mal conduite. On a des systèmes de santé très faibles, etc. La troisième chose, c’est que la Covid a amplifié les disparités qui existent dans les pays, sur le plan géographique, entre le monde rural et celui urbain, et aussi la disparité par rapport aux genres’’, dit-il.

D’après M. Diagana, cette Covid a arrêté également un élan de croissance économique relativement forte pendant une longue période et a favorisé un retour à la pauvreté, comme il est observé dans certains pays. ‘’Les populations africaines ont payé un lourd tribut avec cette Covid qui fait de nombreuses victimes et des répercussions économiques qui touchent plus durement les personnes les plus vulnérables dont les femmes, les filles, les enfants et les jeunes. Des dizaines de millions de personnes ont basculé dans l’extrême pauvreté. Et nous estimons que chaque mois qui passe, se traduit par une perte de 13,8 milliards de dollars sur le produit intérieur brut (PIB) africain. Ce qui s’ajoute aux pertes en vies et capital humain. Donc, notre réponse à la pandémie, c’est pour pallier ces trois domaines. Il s’agit de sauver des vies, protéger des moyens de subsistance et assurer l’avenir’’, a-t-il renchéri.  

Pour le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, qu’il s’agisse de l’agriculture, des infrastructures, des programmes de renforcement du capital humain, ces domaines continuent de faire partie de leurs priorités. ‘’Nous voulons créer les conditions pour que la transformation de ces secteurs prioritaires se fasse le plus rapidement. Ceci, en prenant les avantages de ce que la technologie peut apporter. Nous voulons surtout faire en sorte que les réponses que nous préparons désormais, tirent des leçons de ce qui a été fait par le passé. La meilleure manière de le faire est de préparer les réponses de manière inclusive. Que personne ne soit mis de côté, lorsqu’il s’agira d’apporter des solutions aux problèmes. Si les réponses sont inclusives, les solutions le seront également. C’est-à-dire que les femmes, les filles, les jeunes et enfants qui ont été le plus affectés par la crise, vont en être les bénéficiaires’’, relève M.  Diagana.

Accompagner les femmes pour qu’elles puissent mener à bien leurs activités

Pour sa part, la ministre sénégalaise du Pétrole et des Énergies a souligné qu’en fonction de sa potentialité, chaque être, homme ou femme, doit pouvoir aller vers l’avant. Cependant, Aïssatou Sophie Gladima reconnait qu’il y a eu des restrictions avec la Covid, notamment le couvre-feu. ‘’Ce couvre-feu, beaucoup de femmes n’arrivent plus à le suivre. Parce qu’elles doivent rentrer tôt, et donc aller au marché, avoir des produits et ne pas avoir où les garder, pose des problèmes. Ceci notamment au niveau des zones de pêche. La banque devrait pouvoir accompagner ces femmes afin qu’elles aient des fours ou réfrigérateurs qui fonctionnent au solaire. Et là, au moins, pendant les périodes où on n’a pas de production, qu’on puisse les garder dans des endroits sûrs. Il y a également la chaine de transformation. A ce propos, beaucoup de femmes ont abandonné leurs activités parce que tout simplement, le coup de l’électricité était très élevé’’, plaide la ministre sénégalaise.

 Madame Gladima estime qu’il est ‘’important’’ et ‘’judicieux’’ de les accompagner vers le solaire ou d’autres sources d’énergies renouvelables qui leur permettraient non seulement d’avoir de l’énergie verte, mais également des crédits carbones. ‘’Avec ces crédits carbones, on devrait pouvoir soutenir les femmes pour leurs besoins. On doit tenir compte de nos réalités traditionnelles. Au-delà même de la femme, l’Afrique était dans la science. Les femmes qui font de la teinture font de la science avec leurs mélanges sans le savoir. C’est ce qu’il faut prendre, le moderniser et produire en quantité. Mais cela doit répondre aux normes. Modernisons ce que nous avons, utilisons les ressources naturelles que nous avons pour transformer nos produits et produire en quantité.  Utilisons notre force maternelle pour nous en sortir. Il faut aussi pousser les jeunes filles vers la science. Car, sans la science, le Sahel ne s’en sortira pas’’, conclut-elle.

MARIAMA DIEME

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