Publié le 21 Apr 2021 - 03:29
ACTE CONTRE-NATURE, SÉQUESTRATION ET EXTORSION DE FONDS

Trois hommes répondent de leurs actes à la barre 

 

Pedro Pablo, Pape Abou Ndiaye et Ibrahima Gaye étaient jugés, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Si le premier nommé est poursuivi pour acte contre-nature et complicité de séquestration, violence et voie de fait, il est reproché au deuxième les délits d’extorsion de fonds, de collecte illicite d’images et d’acte contre-nature. Quant au troisième, en l’occurrence Ibrahima Gaye, il est attrait à la barre pour les chefs de séquestration et de violence et voie de fait.

 
Acte contre-nature, extorsion de fonds, séquestration, violence et voie de fait étaient au cœur des débats, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Les protagonistes de cette affaire digne d’un scénario, Pape Abou Ndiaye, Pedro Pablo et Ibrahima Gaye, faisaient face aux juges de cette juridiction. A la barre, ils ont contesté les faits pour lesquels ils comparaissaient.
 
C’est le 10 avril dernier que cette affaire de mœurs a été dévoilée au grand jour. Au cours d’une patrouille, les gendarmes de la brigade de la Foire sont fortuitement tombés sur une bagarre. Alors que le nommé Pape Abou Ndiaye, qui se faisait malmener dans le véhicule de l’Espagnol Pedro Pablo, tentait de s’enfuir, les pandores vont l’intercepter. Interrogé, celui-ci leur apprend qu’il a été séquestré et violenté par l’Espagnol et ses hommes de main.
 
Sur ces entrefaites, les gendarmes ont, séance tenante, procédé à l’interpellation de Pablo et Ibrahima Gaye qui se trouvaient aux alentours de la brigade de gendarmerie de la Foire, dans leur voiture. Les deux autres nervis qui auraient été engagés par l’Espagnol ont, quant à eux pris, la poudre d’escampette.
 
Toutefois, une fouille du véhicule a permis aux forces de l’ordre de saisir un rouleau de scotch et une matraque. 
 
Filmé, alors qu’il était tout nu avec Pape Abou Ndiaye, Pablo se faisait chanter par celui-ci
 
Interrogé sur la supposée séquestration du jeune Pape Abou Ndiaye, Pedro Pablo révèle aux enquêteurs que celui-ci le faisait chanter, grâce à une vidéo de lui dans une posture obscène.
 
En effet, selon cet Espagnol marié et père de trois enfants, il a été contacté par Pape Abou Ndiaye qui lui a été présenté par un ami. A en croire ce passionné de la photographie, le jeune homme de 22 ans le sollicitait pour une séance de shooting. Pour une première fois, il n’a pas accordé de l’importance à son interlocuteur. Face à son insistance, dit-il, il a finalement cédé et lui a donné rendez-vous chez lui. ‘’Quand je lui ai demandé quels genres de photo il voulait, Pape Abou Ndiaye m’a dit qu’il voulait se photographier nu. Ainsi, je l’ai interrogé sur son choix ; il s’est déshabillé pour exhiber sa morphologie. Il était tout nu’’, a déclaré Pablo hier à la barre.
 
Poursuivi pour acte contre-nature, l’homme, qui conteste ce chef, martèle : ‘’Il a commencé à faire des manières indécentes avant de s’approcher de moi. J’avoue que pendant ce temps, j’avais ôté mon tee-shirt, parce que mes appareils dégageaient de la chaleur. Il a enlevé mon pantalon et a commencé à me caresser. Mais quand il a voulu me faire une fellation, je l’ai repoussé. Il s’est retourné, moi derrière lui, tentant de couvrir mon intimité avec un drap. C’est là que j’ai réalisé qu’il me filmait. J’ai tout fait pour lui arracher son téléphone, en vain.’’
 
Selon lui, le jeune homme s’est servi de cette vidéo pour lui soutirer diverses sommes d’argent. Comparu en tant que prévenu et partie civile en même temps, il dit qu’il a sollicité Ibrahima Gaye pour qu’il supprime la vidéo. D’où la présence de ce dernier et les deux individus qui ont pris la fuite dans son véhicule. 
 
Des allégations corroborées par Ibrahima Gaye. Ce dernier à qui il est reproché les faits de séquestration, de violence et de voie de fait, jure n’avoir rien fait à Pape Abou Ndiaye. A l’en croire, il s’est uniquement rapproché de lui pour le persuader de supprimer la vidéo compromettante de son ami Pablo. 
 
Pape Abou Ndiaye, homosexuel, habitué des chantages
 
Des allégations battues en brèche par le prévenu Pape Abou Ndiaye qui est, lui, poursuivi pour acte contre-nature, collecte illicite d’images et extorsion de fonds. Même s’il ne reconnaît pas les faits qui lui ont valu sa comparution, il reconnaît s’être rendu chez Pedro Pablo pour des photos. D’après lui, à son arrivée, son hôte lui a servi du martini et ils ont entamé les discussions. ‘’Pendant un moment, j’ai commencé à somnoler. Pablo m’a demandé d’enlever mes habits, comme je lui ai dit que je voulais des photos de moi nu. Il a commencé à me caresser avant de glisser ses mains sur mes parties intimes’’, raconte-t-il.
 
Tout en avouant avoir pris Pablo en vidéo lors de cette scène, Pape Abou Ndiaye précise qu’il l’a fait dans le but d’obliger celui-ci à honorer sa promesse de lui donner la somme de 3 millions de francs CFA pour qu’il puisse rejoindre l’Hexagone. Mais très formel dans ses déclarations, il soutient n’avoir rien soutiré à celui-ci. Pointé du doigt comme étant un habitué des faits, il conteste, dans un premier temps, avant de reconnaître cette accusation. Dans une des vidéos consignées dans le dossier, le jeune homme disait à une de ses innombrables victimes : ‘’Tu m’as baisé chéri. Maintenant, tu vas payer…’’
 
D’ailleurs, il est ressorti de la procédure que ses victimes sont toutes des Occidentaux. Face aux juges, il a reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec certains d’entre elles. Sur sa séquestration, le comparant dit qu’il a subi des sévices de la part de ses bourreaux qui lui ont intimé l’ordre de leur laisser son téléphone portable. Ce qu’il a refusé, si l’on se fie à ses déclarations. 
 
La représentante du ministère public a requis deux ans d’emprisonnement ferme contre Pedro Pablo et Pape Abou Ndiaye, et deux ans dont un an ferme contre Ibrahima Gaye. 
 
Les avocats de la défense ont tour à tour sollicité la relaxe de leurs clients. Au préalable, dans leur plaidoirie en tant que partie civile, les conseils de Pablo et de Pape Abou Ndiaye ont fait leur requête : ils ont respectivement demandé 20 millions et 5 millions de francs CFA en guise de dédommagement. 
 
L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 26 avril prochain. 
 
MAGUETTE NDAO

 

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