La société civile s’active

La Coalition nationale des associations et ONG en faveur de l’enfant (Conafe Sénégal) organise depuis hier un atelier de partage des observations finales des comités de suivi des droits de l’enfant avec les organisations de la société civile (OSC). En effet, cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de suivi des conventions et de plaidoyer pour les droits de l’enfant (PSCP-DE) mené en partenariat avec l’Unicef.
Un atelier de partage se tient depuis hier, à Dakar, autour des observations finales des comités de suivi des droits de l’enfant, en collaboration avec les organisations de la société civile et l’Unicef. Cette initiative vise à renforcer la protection et la promotion des droits des enfants dans la région de Dakar.
D’après la cheffe de la Section de protection de l'enfant au sein de l'Unicef, Nicolette Moody, ‘’cette rencontre est importante’’ pour leur organisation. Ainsi, elle a rappelé qu’en ce qui concerne le Sénégal, des politiques sont déjà là, mais le bât blesse au niveau de leur application. ¨Il y a vraiment des politiques qui sont là, les outils, les acteurs, les systèmes, les mécanismes sont là. Mais il y a toujours des choses à améliorer et c'est pour cette raison que ces recommandations sont très utiles¨, a-t-elle déclaré.
En outre, le fait que le Conafe initie des activités montre que quelques domaines sont pointés du doigt afin de faire avancer les droits des enfants. ¨Il y a beaucoup de politiques, c'est vraiment dans la mise en œuvre parfois qu'on peut toujours avoir plus d'actions. Et cet atelier est un moment où l’on peut réfléchir sur quelles actions on peut prendre pour faire avancer les droits des enfants¨, explique Mme Moody.
La coordonnatrice du Projet d’appui à la protection des enfants victimes de violations de leurs droits au sein du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme, Aminata Kébé, a abondé dans le même sens.
Elle a, par ailleurs, souligné l’importance de cet atelier pour le haut-commissariat, dans la mesure où il constitue un cadre de partage permettant d’explorer les modalités d’implication de la société civile dans la mise en œuvre des recommandations issues du suivi des organes des traités et du Conseil des Droits de l’homme.
Toutefois, précise-t-elle, au Sénégal, ce sont les questions de la mendicité des enfants et du Code de l'enfant qui reviennent. Ainsi, elle rassure qu’ils appuient aussi bien l'État que la société civile à continuer le plaidoyer, à faire son rôle de lobbying auprès de l'État pour pouvoir arriver à l'adoption, par exemple, ¨du Code de l'enfant ou au retrait définitif des enfants de la rue¨.
Ainsi, pour mettre en lumière les besoins de la victime, en l’occurrence l’enfant, la représentante du Conseil consultatif des enfants et jeunes de Rufisque, la jeune Marie Bokandji, a pris la parole pour exprimer ce qu’elle souhaiterait en tant qu’enfant. ¨La place des enfants n’est pas dans la rue. Les enfants doivent être protégés, car nous sommes le socle de la société. Il faut des mécanismes de protection pour assurer notre développement et celui de la société’’, a-t-elle déclaré.
Elle a également exprimé sa tristesse face au sort des enfants qui sont dans la rue, affirmant que ces derniers sont privés de leurs droits fondamentaux, ce qui la chagrine profondément.
Appropriation des recommandations adressées à l’État du Sénégal
À cet effet, la secrétaire exécutive du Conafe, Justine Laison, a souligné l’importance de cette rencontre, qui ambitionne de favoriser une meilleure appropriation des recommandations adressées à l’État du Sénégal. ¨Je rappelle que la Conafe est une structure faîtière qui regroupe des organisations de la société civile et qui joue son rôle de veille, d'interpellation et de plaidoyer pour que l'État puisse, dans le cadre de ses missions, pouvoir prendre en compte les droits de l'enfant dans les politiques et programmes. Et c'est dans ce sens-là que les recommandations ont été adressées à notre État", dit-elle.
En outre, dit-elle, ‘’nous devons jouer notre rôle de sentinelle et de suivi. Et ce sont ces observations qui vont nous aider à rappeler l'État du Sénégal, chaque fois que de besoin, qu'il y a des préoccupations majeures que nous portons avant même que les comités en parlent. Mais aussi que la Conafe est sur la bonne voie à suivre aux côtés de l'État du Sénégal’’.
Thécia P. NYOMBA EKOMIE