Le ministère de la Justice met 1,950 milliard F CFA sur la table

Le ministère de la Justice prévoit un montant de 1,950 milliard F CFA, pour la construction et l'équipement de trois nouveaux centres de premier accueil à Dakar, à Tambacounda et à Kolda. Cela inclut également la réhabilitation et l'équipement du centre polyvalent de Thiaroye ainsi que des trois centres de premier accueil déjà existants à Dakar, à Saint-Louis et à Ziguinchor.
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux s’est rendu, la semaine dernière, dans la banlieue dakaroise pour lancer officiellement le Programme d’amélioration de la qualité des services de protection de l’enfance (PAQ/SPE). Dans son discours, Ousmane Diagne a souligné que l’enfance est une période décisive dans la vie de tout être humain, une période de vulnérabilité et de fragilité à laquelle les adultes doivent apporter une attention toute particulière.
‘’Ensemble, dit-il, nous avons la responsabilité collective de mettre en place des mesures de prévention, de soutien et de réparation afin que chaque enfant, quel que soit son milieu, puisse grandir dans un environnement de sécurité et d'opportunités, garantissant notamment le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé, l’accès aux soins et à une alimentation suffisante et équilibrée ainsi que le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus, d’exploitation et de discrimination’’.
En définitive, poursuit le ministre, il faut agir sans relâche pour améliorer les conditions de vie des enfants et favoriser leur développement harmonieux dans un environnement de liberté, de justice et de paix.
‘’Nous saluons à sa juste valeur, l’importance de l’appui que nous apporte l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS), qui a bien voulu soutenir cette politique de protection des enfants vulnérables par l’octroi d’un don de trois millions d’euros. Cette subvention servira à améliorer l’accès aux services socio-éducatifs de protection des enfants sur l’ensemble du territoire national’’, a ajouté le ministre.
Le garde des Sceaux de souligner que l’engagement du Sénégal pour la protection des droits de l’enfant n’est plus à démontrer. Celui-ci, dit-il, se traduit par la ratification de la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989 et ratifiée par le Sénégal dès le 31 juillet 1990.
‘’Sur le plan national, dès 1965, avec l’adoption de la loi n° 65-61 du 21 juillet 1965 portant code de procédure pénale, les premiers jalons d’une justice juvénile dérogatoire au droit commun basée sur le principe de la protection de l’enfant et de son intérêt supérieur, ont été posés. Un peu plus tard, en 1972, le Code de la famille, en ses articles 293 à 295, rappelait la notion d’’enfance en danger’ et les mesures éducatives à mettre en œuvre, conformément aux prescriptions du Code de procédure pénale. Sur le plan structurel, l’adoption du décret n°2024-792 du 26 mars 2024 portant organisation du ministère de la Justice, qui a créé une Direction générale de la Protection judiciaire et sociale, atteste de l’importance que l’État du Sénégal accorde aux enfants, en particulier ceux en situation de vulnérabilité’’, renseigne Ousmane Diagne.
17 057 enfants en situation de vulnérabilité pris en charge en 2023
Selon la directrice générale de la Protection judiciaire et sociale, qui a cité les données du rapport d'activité 2023, au Sénégal, 17 057 enfants en situation de vulnérabilité ont été pris en charge. Aissy Gassama Tall souligne que ces enfants sont pris en charge au niveau des 12 centres étatiques, comprenant des centres de sauvegarde, des centres polyvalents, des centres de premier accueil et un centre d'adaptation sociale.
Madame Tall ajoute qu’il y a également 48 services de l'action éducative et de la protection sociale en milieu ouvert, disséminés à travers les 48 départements du Sénégal. Ces enfants, dit-elle, ont eu des problèmes avec la justice, sont en conflit avec la loi ou en danger et incluent des jeunes majeurs de 21 ans en situation de vulnérabilité.
Toujours en se référant aux statistiques de 2023, elle a précisé qu'il y a plus d'enfants en situation de conflit avec la loi, mais aussi que son service reçoit beaucoup plus de filles en danger.
CHEIKH THIAM