Le G7 interpelle l’Etat
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En conférence de presse hier, Abdoulaye Ndoye a dénoncé les appels au meurtre, les intimidations et les harcèlements dont sont victimes des enseignants, depuis la dernière sortie d’un collaborateur du ministre de tutelle. Il s’est aussi insurgé contre l’immobilisme noté dans la gestion de la carrière des enseignants.
Hier, en conférence de presse, le G7 a fait une lecture de la ‘’situation scolaire, à la lumière des derniers événements qui ont secoué le pays déjà rudement éprouvé par la crise sanitaire’’. Le secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye, a dénoncé ‘’la violence gratuite d'où qu'elle vienne, les tortures exercées contre des enseignants et, au-delà, des citoyens stigmatisés juste à cause de leur appartenance politique’’.
De ce fait, il en appelle à la responsabilité des autorités. Abdoulaye Ndoye considère que les intimidations, les harcèlements et les menaces de mort consécutifs aux propos diffamatoires du directeur de la Formation et de la Communication du ministère de l'Education nationale (Man) selon qui les élèves qui ont arrêté les cours et manifesté, ont été instrumentalisés par les enseignants, ne sauraient prospérer.
‘’Son irresponsabilité est aujourd'hui la cause d'appels au meurtre contre des enseignants dans certaines localités du pays. Aussi, le G7 interpelle sa hiérarchie, les autorités en général, et les tiendra pour responsables de toute atteinte à l'intégrité des collègues’’, préviennent les enseignants. Selon qui le G7 a toujours exhorté les autorités à une prise en charge diligente des préoccupations des acteurs de l'école, pour deux raisons principalement : ‘’Conjurer cette révolte à laquelle le délitement du système éducatif nous conduisait inéluctablement. Éviter qu'au moment des joutes électorales, les syndicats n'interfèrent pas par de quelconques actions sur leurs issues.’’
Hélas, disent-ils, leurs alertes sont restées vaines. ‘’Non contentes de les négliger, pour ne pas dire ignorer, les autorités, par des actes malencontreux qu'elles posent, embarquent l'école dans des crises qui entament le quantum horaire et perturbent les enseignements et les apprentissages’’, dénoncent-ils en bloc.
Le G7 demande le départ du ministre de la Fonction publique
Les syndicalistes de l’enseignement sont aussi très en colère contre le ministre de la Fonction publique. Le G7 demande le départ de Mariama Sarr. Selon le secrétaire général du Cusems, l’immobilisme dans la gestion de la carrière des enseignants commande le limogeage du ministre de la Fonction publique. Le syndicaliste estime que le système de rémunération doit être définitivement adressé, d’autant que l’Etat s’était engagé à ne plus toucher le régime indemnitaire, avant sa correction. Abdoulaye Ndoye juge que le gouvernement a manqué à sa parole.
Dans la même veine, le G7 exige le paiement des indemnités des examens professionnels. Egalement, tous les autres points non encore matérialisés des protocoles d’accord doivent l’être définitivement. ‘’Soucieux de la stabilité de l'école, du pays en général, le G7 en appelle au strict respect des principes de l'Etat de droit, au sens de la responsabilité de tous les acteurs’’. Abdoulaye Ndoye estime, dans ce sens, que ‘’la crise sanitaire ne saurait justifier le défaut de matérialisation des accords’’.
De ce fait, le G7 demande l'apurement du passif social avec les syndicats (les différents protocoles d’accord). Il exige, surtout, la priorisation des problèmes de l’école, socle de toute émergence.
Les syndicalistes disent, en outre, s'incliner devant la mémoire de tous les citoyens sénégalais décédés au cours des manifestations, avant de présenter leurs condoléances à leurs familles et au peuple sénégalais dans son ensemble. Ils expriment leur soutien aux blessés et à tous les citoyens dans les liens de la détention, pour avoir juste exercé des libertés consacrées par la Constitution. Ils demandent que toute la lumière soit faite sur ces crimes, que les coupables soient identifiés et châtiés, et la libération de tous les détenus, en plus de la prise en charge médicale des blessés.
AIDA DIENE