Asred
L’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) a appris avec beaucoup de regret l’incident qui s'est produit hier au camp pénal de Koutal, dans la région de Kaolack. Tout d’abord, l'Asred tient à préciser, dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’, qu’elle n'encourage point la publication de vidéos émanant des détenus dans les médias, car ‘’violant leur intimité et leur dignité’’. ‘’Selon les informations recueillies, tout est parti du petit-déjeuner qui a été servi tardivement à 12 h. S’y ajoute le fait que les repas servis sont non seulement insuffisants, mais également pas bien préparés. Les détenus déplorent aussi le fait que seuls deux détenus ont bénéficié de la grâce présidentielle sur un nombre de plus 400. Alors qu’au camp pénal de Liberté 6, 34 détenus de mêmes catégories ont pu être graciés. Selon eux, c’est une discrimination et une rupture d’égalité’’, souligne l’Asred.
...A travers son dernier communiqué, l’Asred dit qu’elle avait mentionné que l'alimentation ne devait plus poser de problèmes de quelque nature que ce soit, dans la mesure où la ration journalière du détenu est passée de 450 F CFA à aujourd’hui 1 152 F CFA, soit un bond de 700 F CFA. ‘’L’Asred exige que les responsables de cet incident malheureux soient sévèrement sanctionnés. Nous profitons ainsi de cette occasion pour exiger l'ouverture d'une enquête administrative sur la gestion de l'alimentation dans cette prison. C’est un fait grave et inacceptable, d’autant plus que c’est arrivé dans une prison ayant un statut de camp pénal où sont transférés les détenus déjà condamnés pour des peines allant de 1 à 20 ans de réclusion criminelle ou même à la perpétuité. Ces derniers méritent un traitement digne, dans la mesure où ils purgent de longues peines’’, fait savoir notre source.
...Pour ce qui concerne la grâce présidentielle, l'Asred est relativement en phase avec les détenus sur cette question. Selon l’article 47 de la Constitution, la grâce relève de la prérogative du président de la République. L'Asred suggère à la Direction des Affaires criminelles et des Grâces (DACG) à travailler davantage sur cette question, car tous les détenus sont égaux devant la loi. ‘’Au Camp pénal de Dakar, à chaque occasion, par exemple, l’on constate qu’au moins 30 personnes sont libérées. Pour rappel, les deux camps pénaux ont le même statut et les personnes qui y sont incarcérées ont commis pratiquement les mêmes infractions.
Par ailleurs, l’Asred invite le garde des Sceaux, Ministre de la Justice, à se rendre au Camp pénal de Koutal le plus rapidement possible, afin d'encourager le personnel pénitentiaire, mais aussi de rassurer les détenus et à leurs familles sur une meilleure prise en charge. L'Asred remercie vivement le président de la République d’avoir accordé la grâce présidentielle aux détenus et lui demande solennellement de continuer sur cette lancée en tant que ‘père de la Nation’ à être clément sur nos concitoyens qui méritent une deuxième chance’’, conclut le texte.