Abdou Karim recadre Obama
Élu maire de Mbao le 23 janvier avec 35,80 % des voix, Abdou Karim Sall, écoeuré par les attaques perpétrées sur sa personne par des partisans de l'ancien maire Abdoulaye Pouye, hausse le ton et met en garde celui-ci.
Après son élection à la mairie de Mbao avec 35,80 % des voix, Abdou Karim Sall a sillonné, hier, la commune à travers une caravane de remerciements. Toutefois, sa démarche n'a guère été appréciée par les partisans du maire sortant, Abdoulaye Pouye dit ‘’Obama’’ qui s'est retrouvé à la troisième place avec 28 % des suffrages. Ceux-ci, qui attendaient de pied ferme le nouvel édile de Mbao dans leur fief à Petit Mbao, ont accueilli la caravane avec des jets de pierres, dispersant pendant un moment la marée humaine qui accompagnait Abdou Karim Sall. Encadrés par les forces de l'ordre, ce dernier et ses partisans ont continué leur promenade dans le calme.
Par ailleurs, la réplique du nouveau maire de la commune de Mbao ne s'est pas fait attendre. "J'ai été désagréablement surpris, moi qui pensais que le maire, après sa soirée cauchemardesque, a repris ses esprits. Il a fait attaquer notre caravane. Ce qui est inacceptable. Il faut qu’Abdoulaye Pouye comprenne que tout ce qui nous éloigne de la civilisation, nous rapproche de la barbarie. On ne peut pas empêcher un candidat qui a gagné d'aller à la rencontre des populations pour les remercier. Il faut encore une fois qu'il se ressaisisse. Et qu'il comprenne que depuis hier, à 18 h, il n'est plus maire de la commune de Mbao", a rappelé Abdou Karim Sall.
A en croire ce dernier, son prédécesseur a perdu la légitimité et la légalité. "Il faut qu'il comprenne que la commune a changé de maire (...) "Le maire de Mbao s'appelle désormais Abdou Karim Sall", a-t-il précisé, avant de notifier à son prédécesseur qu'il ne peut pas lui imposer la violence. "Il ne peut pas nous imposer la violence. Il est violent depuis 2014. Jusqu'en 2022, il continue de nous imposer la violence. En 2014, je lui avais dit qu'il était maire par défaut et il est en train de le confirmer. Obama est une erreur de l'histoire de Mbao", a-t-il tonné.
Se disant écœuré par le comportement de l'ancien édile de la commune de Mbao qu'il accuse d'être également à l'origine du saccage de son domicile durant la campagne électorale, Abdou Karim Sall hausse le ton et prévient : "Je n'accepterai plus jamais qu'il se mette en travers de mon chemin. J'appelle les autorités à prendre leurs responsabilités. Il faut qu’Obama arrête la violence. Il est devenu depuis hier un citoyen lambda. Il faut qu'il se comporte comme tel."
Auparavant dans la matinée, Abdou Karim Sall, après s'être félicité du déroulement du scrutin à Mbao, a tendu la main aux autres acteurs politiques de la commune pour travailler ensemble. Il promet d'être le maire de tous les Mbawois.
MAGUETTE NDAO