Publié le 6 Dec 2018 - 21:34
ATTEINTE DES TROIS 90 DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDA

Les solutions du professeur Pape Salif Sow

 

Le professeur Pape Salif Sow est convaincu qu’il faut agir autrement, pour atteindre l’objectif des 90-90-90. L’infectiologue a donné les pistes au Conseil national de lutte contre le sida.

 

Atteindre les 90-90-90 d’ici 2020. C’est l’objectif fixé par l’Onusida à tous les pays qui luttent pour la riposte contre le Vih. C’est-à-dire que 90 % des personnes séropositives connaissent leur statut, que 90 % des personnes dépistées positives au Vih aient accès aux traitements et que 90 % des personnes sous traitements aient une charge virale indétectable, d’ici 2020.  Mais selon le parrain des 2es Journées scientifiques du sida au Sénégal tenues du 3 au 5 décembre, Professeur Pape Salif Sow, pour atteindre ces objectifs, il faut faire autrement.  Il faut, de l’avis de l’infectiologue, réexaminer nos systèmes de santé, mettre en place un nouveau dispositif pour permettre d’atteindre et d’améliorer le continuum des soins. C’est-à-dire depuis le dépistage jusqu’à l’accès au traitement.

Pour lui,  il faut réexaminer la manière dont les soins sont dispensés efficacement pour mettre en œuvre la  stratégie du tester et traiter.  ‘’Il faut innover pour améliorer et  accélérer la cascade de soins, faciliter le dépistage, débuter le traitement antirétroviral le plus tôt possible, réduire les temps d’attente dans les cliniques. Mieux encore, obtenir une suppression de la charge virale sur la majorité des patients et désengorger les structures de santé’’, conseille le Pr. Sow.

A son avis, la différenciation des soins est aujourd’hui une stratégie proposée par plusieurs acteurs comme étant une innovation majeure. Elle vise, dit-il, à fournir un cadre d’une nouvelle prestation des services, simplifie et adapte le paquet de soins des besoins du passé.  Tout en réduisant les charges inutiles sur le système de santé. ‘’En fournissant des soins différenciés, le système de santé peut recentrer ses ressources sur ceux qui en ont le plus besoin. Le test du Vih est un aspect crucial qu’on doit innover pour faciliter l’accès aux soins. Les nouveaux tests peuvent aider à atteindre le premier 90 dans beaucoup de pays’’. En outre, il recommande, une fois le test positif, d’initier le processus de traitement le plus tôt possible. L’objectif est d’éviter de perdre du temps, après un test positif, et d’éviter les multiples rendez-vous souvent peu contributifs. De nouvelles stratégies, selon lui, doivent être proposées sur l’amélioration et la dispensation des médicaments antirétroviraux.

Pour la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (Cnls), Docteur Safiétou Thiam, ces journées  représentent une occasion unique de démontrer la force de leur engagement pour l’élimination de l’épidémie du sida. Elles vont, dit-elle, permettre à chacun de s’exprimer, d’échanger et de partager les expériences et initiatives au bénéfice de tous. ‘’Pour vaincre, il nous faut, sans doute, savoir remettre notre quotidien en question… et interroger nos certitudes, sortir des sentiers battus. Il nous faut innover, innover, innover. Il nous faut créer et imaginer les solutions de demain, concevoir et construire les outils d’un futur plus sûr, et bâtir les stratégies novatrices pour en finir, enfin, avec l’épidémie du sida’’.

Docteur Safiétou Thiam reste convaincue que la victoire finale contre le sida se bâtira avec les jeunes. ‘’C’est tous le sens de notre soutien à la jeune génération qui, seule, peut nous promettre ce monde sans sida dont nous rêvons tous.  Le combat est encore loin de s’achever, mais notre détermination doit rester entière’’, dit-elle.

VIVIANE DIATTA

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