Publié le 30 Jul 2024 - 16:38
AVEC PLUS D'UN MILLION DE PORTEURS CHRONIQUES D'HÉPATITE

Les mesures pour sauver un million de vies

 

Pour faire face à plus d'un million de Sénégalais porteurs chroniques d'hépatite, l'État du Sénégal a mis en place des stratégies pour baisser ce chiffre.

 

"Ne pas ignorer, agir maintenant". Tel était le thème de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites qui a été célébrée hier. L'occasion pour le ministre de la Santé et de l'Action sociale d’informer que le Sénégal paie un lourd tribut aux hépatites virales. Selon les dernières études, d'après le docteur Ibrahima Sy, en 2023, plus d'un million de Sénégalais seraient porteurs chroniques d'hépatite B et 360 000 porteurs chroniques d'hépatite C. Ils transmettent ces virus pendant des années avant d'évoluer eux-mêmes vers la cirrhose et le cancer du foie.

Face à ces réalités épidémiologiques, selon lui, le Sénégal a pris conscience, depuis les années 80, du problème sanitaire représenté par les hépatites virales et s'est mobilisé très tôt pour les combattre par des actions pertinentes et soutenues au niveau national et régional, à savoir une forte contribution de notre pays à la mise au point du vaccin anti-hépatite B, des recherches de haute portée démontrant la filiation hépatite cirrhose-cancer du foie et la mise en place d'un programme pionnier en Afrique, le Programme national de lutte contre les hépatites (PNLH), qui fête son 25e anniversaire en 2024. La vaccination universelle des nouveau-nés et des nourrissons est effective depuis 1999 avec des taux de couverture supérieure à 80 %. Le dépistage systématique des donneurs de sang infectés par les virus de l'hépatite B depuis 1982 et de l'hépatite C depuis 2010 et une subvention de l'État du Sénégal pour la prise en charge des malades. "Toutes ces initiatives ont permis de réduire le fardeau des hépatites dans notre pays, mais les défis persistent. Nous ne pouvons pas nous permettre de garder le statu quo. La riposte contre les hépatites virales devra s'accélérer au cours de la prochaine décennie.

Ainsi, le ministère de la Santé et de l'Action sociale a lancé un plan décennal de lutte contre les hépatites, depuis 2019. Ce plan, qui s'inscrit dans les objectifs mondiaux d'élimination des hépatites, est issu d'un travail collectif sous l'égide du PNLH. Il s'inscrit à un tournant de l'histoire des hépatites B et C, marqué par le développement de nouveaux outils de dépistage et d'évaluation de ces infections, et par des progrès thérapeutiques spectaculaires qui permettent désormais de contrôler l'infection à VHB et de guérir le VHC chez la majorité des patients traités", a soutenu le ministre.

Il a aussi parlé de trois axes qui sont retenus dans le cadre de ce plan : renforcer la prévention, articuler les étapes de la prise en charge des patients atteints d'hépatites B et C selon des parcours soins et des stratégies thérapeutiques spécifiques, soutenir à tous les niveaux les valeurs d'équité dans les soins par des mesures concrètes de correction des inégalités sociales et territoriales. "Notre attention est bien retenue par l'évaluation économique des stratégies proposées, qui est clairement mentionnée dans le plan stratégique national. L'investissement est certes lourd, mais le retour sur investissement, en termes de vies sauvées, de cancers évités, de qualité de vie améliorée, est considérable. À l'horizon 2030, le plan permettra d'éviter 8500 à 16 000 décès dus à l'hépatite B, 88 000 à 90 000 nouvelles infections B. À l'horizon 2050, ce sont 66 % des décès et nouvelles infections que nous aurons évités", a affirmé Dr Sy. Pour l'hépatite C, à l'horizon 2050, ils auront sauvé 20 000 à 35 000 vies et diminuer l'incidence de ces infections de 31 à 47%.

En outre, les réalisations de l’État du Sénégal pour lutter contre cette pathologie ont été rendues publiques hier. En effet, il a accompli des efforts considérables pour améliorer l’accessibilité et la qualité de la prise en charge des Hépatites : il s’agit de la création de l’initiative panafricaine de lutte contre les hépatites (IPLH) sous le leadership du Sénégal, une forte contribution de notre pays à la mise au point du vaccin anti-hépatite B, des recherches de haute portée démontrant la filiation hépatite- cirrhose – cancer du foie, la mise en place depuis 1999 d’un programme pionnier en Afrique, le programme national de lutte contre les hépatites (PNLH). Il a été aussi question de la vaccination universelle des nouveau-nés et des nourrissons effective depuis 1999, le dépistage systématique des donneurs de sang infectés par les virus de l’hépatite B depuis 1982 et de l’hépatite C depuis 2010, une forte subvention de l’État du Sénégal pour le traitement de référence de l’hépatite B.

"Le Ténofovir, principale molécule utilisée est disponible à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), dans les principaux hôpitaux régionaux et au PNLH. Des efforts importants ont été faits pour l’accessibilité financière de ce médicament : paiement de 5000 F CFA pour les malades disposant d’une couverture médicale, 2500 F CFA pour les malades n’ayant pas de couverture médicale et gratuité pour les indigents figurant dans la base de données des bénéficiaires de bourses familiales. Il y a aussi  l’élaboration et la validation en 2023 d’un plan stratégique national intégré de lutte contre les IST/VIH, tuberculose, hépatites. Les progrès notés dans la prévention à savoir l’introduction du vaccin à la naissance, la systématisation du dépistage chez les femmes enceintes, les donneurs de sang et chez les patients vivant avec le VIH, a permis de baisser la prévalence de l’hépatite B de 11 à 7%. La mise sous traitement des patients éligibles à travers tout le territoire national a aidé à ralentir la progression de la maladie vers la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. La vaccination contre l’hépatite B est subventionnée par l’État du Sénégal à hauteur de 5000 F CFA pour les trois doses. Il est un moyen de protection hautement actif et fortement recommandé aux personnes vulnérables (enfants nés de parents positifs, personnel de santé force de défense et de sécurité, hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes)" a renseigné une note rendue à la presse. Il y est  précisé que le Programme national de lutte contre les hépatites est en train de mener des stratégies innovantes dans le cadre de la formation, du dépistage et de la prise en charge des prestataires de santé, des forces de défense et de sécurité et des étudiants en Santé.

"Une personne meurt toutes les 30 secondes d’une maladie liée à l’hépatite"

De son côté, Dr Jean-Marie Vianny Yameogo, représentant de l’OMS/Sénégal a indiqué qu'en 2022, 304 millions de personnes vivaient avec une hépatite B ou une hépatite C chronique, seuls 45 % des nourrissons ont été vaccinés contre l’hépatite B dans les 24 heures suivant leur naissance et 1,3 million de personnes sont décédées de l’hépatite B ou de l’hépatite C chronique. Ceci, selon lui, malgré la disponibilité des outils de prévention, de diagnostic et l’efficacité des traitements.

Selon le rapport 2024 de l’OMS consacré à l’hépatite dans le monde, le nombre de décès imputable à cette maladie est en nette augmentation, c’est la deuxième cause de décès dû à une maladie infectieuse dans le monde avec 1,3 million de décès par an, soit autant que la tuberculose. "Alors qu’une personne meurt toutes les 30 secondes d’une maladie liée à l’hépatite, nous devons agir, nous devons accélérer l’action pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement, afin de sauver des vies et d’améliorer les résultats en matière de santé. Pour y parvenir et éliminer l’hépatite, les services de soins simplifiés pour l’hépatite virale doivent s’assurer que toutes les femmes enceintes vivant avec une hépatite B chronique ont accès à un traitement et que leurs nourrissons, aussi, ont accès aux vaccins contre l’hépatite B à la naissance pour prévenir l’infection. Que 90 % des personnes vivant avec l’hépatite B ou C sont diagnostiquées, et que 80 % des personnes diagnostiquées guérissent de l’hépatite C ou sont traitées, selon les nouveaux critères d’éligibilité élargis pour l’hépatite B. La Stratégie mondiale contre l’hépatite, proposée par l’OMS et approuvée par l’ensemble des États membres, tout comme le Cadre pour une riposte multisectorielle intégrée à la tuberculose, à l’infection à VIH, aux infections sexuellement transmissibles et à l’hépatite dans la région africaine de l’OMS, vise à réduire de 90 % les nouvelles infections par le virus de l’hépatite et de 65 % les décès dus à cette maladie d’ici à 2030"; a-t-il soutenu.

Avant de noter également que la prévalence la plus élevée de l’infection par le virus de l’hépatite B chez les enfants âgés de moins de cinq ans, est constatée dans les pays où la vaccination contre l’hépatite B n’est pas réalisée à la naissance. "C’est dire donc, toute l’importance de la vaccination, en tant que composante essentielle de la lutte contre l’hépatite B. Voilà pourquoi, nous devons accroître la couverture vaccinale contre l’hépatite B, pour garantir l’avènement au Sénégal et dans le monde, de générations futures protégées contre l’hépatite B. Les interventions de dépistage et de traitement ne seront pas en reste. Elles doivent faire partie de l’ensemble des services de santé essentiels fournis dans le cadre de soins de santé primaires intégrés, qui répondent aux besoins des personnes de tous âges", a indiqué M. Yameogo.

CHEIKH THIAM

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