Publié le 4 Nov 2017 - 02:37
AWA GUEYE, 2EME VICE-PRESIDENTE DE L’ASSEMBLEE SUR L’IMMUNITE PARLEMENTAIRE DE KHALIFA SALL

 ‘’Nous ne comptons rien faire pour notre collègue’’

 

Le maire de la capitale ne sera pas soutenu par les députés de la mouvance présidentielle qui comptent bien statuer sur la demande du procureur de la République. C’est ce qu’a déclaré hier Awa Guèye, la 2e vice-présidente de l’Assemblée nationale.

 

Le dossier de Khalifa Sall s’est invité hier, lors de l’atelier de formation du collectif des femmes parlementaires organisé par l’association des femmes juristes du Sénégal. La 2ème vice-présidente de l’Assemblée nationale a été catégorique : ‘’nous ne comptons rien faire pour notre collègue.’’ Selon Awa Guèye, les députés vont se conformer aux textes qui régissent le fonctionnement de l’institution. ‘’Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale nous permet, en tant que parlementaires, de statuer sur la demande du Procureur par le canal du ministre de la Justice. Une demande de levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall a été faite ; la commission ad hoc s’est réunie avec la commission des lois. Cet après-midi (hier), nous allons procéder à la ratification de la liste des membres dudit comité. Une fois que c’est fait, il va soumettre son travail à la commission plénière qui va décider’’, a dit d’emblée la présidente du collectif des femmes parlementaires.

De son point de vue, il ne revient pas aux députés de faire quoi que ce soit. En tant que représentants du peuple, dit-elle, ils vont juste mettre les travaux de la commission sur la table du président de l’Assemblée nationale. ‘’La plénière sera convoquée et elle sera souveraine.  Ce n’est pas à moi de décider, mais plutôt à la plénière. A mon avis, puisque c’est un dossier qui est pendant devant la justice, ce que nous devons faire, en tant que parlementaires, c’est de laisser la justice faire son travail. Il faut qu’on fasse, en tant que députés, ce que la loi nous permet. Et c’est ce que nous allons faire’’, a-t-elle ajouté.

A la question de savoir si la levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall pourrait écorner davantage l’image de l’hémicycle, elle rétorque : ‘’Cela ne fragilise pas l’institution, encore moins la relation entre députés. Ce n’est pas la première fois que l’immunité parlementaire d’un député est levée. On l’a fait avec Barthelemy Dias, et on avait permis à la Justice de travailler convenablement, de faire le procès comme il faut.’’ 

WORE SARR (DEPUTE DU PDS)

‘’Avant de lever l’immunité parlementaire d’un député, il faut qu’il soit libre’’

‘’Je suis solidaire avec Khalifa. Sa situation me fait mal. Vous m’avez vue m’habiller en rouge pour manifester ma douleur. Le Président Wade nous avait demandé de nous habiller en rouge, si nous voulons manifester notre douleur. Je ne sais pas exactement la décision de mon parti, car on doit se réunir tout à l’heure (hier après-midi) ; mais moi, je suis une mère et j’ai la pensée d’une maman.

Avant de lever l’immunité parlementaire d’un député, il faut qu’il soit libre et qu’il soit dans l’hémicycle. Ce qui n’est pas le cas pour lui. Je ne vois pas pourquoi on doit lever son immunité parlementaire. La justice a fauté. Elle devrait laisser Khalifa se présenter le premier jour de la session. Et là, si la justice dit qu’elle veut lever son immunité parlementaire, tout le monde la comprendra. C’est dommage, car M. Sall n’a jamais quitté la prison depuis qu’il a été élu comme les autres. Ce que je peux dire ici, c’est que c’est la majorité qui compte et le gouvernement a cette majorité mécanique…’’

Cheikh Thiam

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