Publié le 3 Jun 2017 - 16:26
BLOCAGES DANS LE RETRAIT DES ENFANTS DE LA RUE

La Conafe en donne les causes

 

L’Etat du Sénégal a lancé, le 30 juin 2016, une campagne de retrait des enfants de la rue des artères de Dakar. Mais cela piétine encore. La secrétaire exécutive de la Coalition nationale des associations et organisations non gouvernementales en faveur de l’enfant (Conafe), Jusline Laison, en diagnostique les causes.

 

La Coalition nationale des associations et organisations non gouvernementales en faveur de l’enfant (Conafe), en collaboration avec Save the children, a organisé hier un atelier pour produire des rapports complémentaires, dans le cadre de la mise en œuvre des droits de l’enfant. La secrétaire exécutive de la Conafe, Jusline Laison, en a profité pour faire le point sur l’application du projet de retrait des enfants entamé par le gouvernement, le 30 juin 2016. Au cours du mois de juillet 2016, dit-elle, 300 enfants ont été retirés de la rue.

Puis, souligne Jusline Laison, progressivement se sont posées des difficultés dans la coordination, la justice, la direction de la protection des droits de l’enfant, le ministère de l’Intérieur, c'est-à-dire l’ensemble des acteurs qui sont impliqués dans ce retrait. ‘’Certes, il y a une tentative, au départ, de pouvoir faire quelque chose, mais en ce moment, le problème majeur réside dans les ressources. Devant cette situation, on ne sait pas qui fait quoi, comment est-ce que l’on a responsabilisé les uns et les autres selon leur mandat et leur prérogative à pouvoir prendre à bras le corps cette question’’, regrette-t-elle.

En effet, le rapport du projet ‘’JOKKALE’’ appuyé par l’Union européenne indique que le retrait des enfants de la rue ne peut être effectif qu’avec l’implication de tous les acteurs directs, indirects et mieux, une approche holistique et pluri-acteurs est nécessaire pour une coordination entre société civile, ONG, services sociaux de l’Etat, entre autres.

‘’Nous voulons organiser une marche’’

Toutefois, Jusline Laison écarte toute idée d’échec. ‘’Nous ne pouvons pas parler d’échec, mais les chemins sont encore longs et cette volonté politique manifestée tarde à se concrétiser, parce qu’encore une fois, les enfants sont dans la rue. Nous avons rencontré, il n’y a pas longtemps, le directeur de la protection qui dit qu’ils sont sur le terrain, mais jusqu’à présent on se rend compte que les enfants sont dans la rue’’, constate-t-elle. Elle n’écarte pas d’organiser une marche avec la société civile pour sensibiliser encore les gens sur la situation alarmante des enfants. Dès l’annonce du projet, la Conafe, dit-elle, avait applaudi cette mesure venant du plus haut niveau. Aujourd’hui, elle ignore si les objectifs seront atteints. Toutefois, ils ne comptent pas baisser les bras. Dans ce sens, une plate-forme de la société civile et des partenaires a été créée, afin d’accompagner le gouvernement dans ce sens.

Le représentant de l’ONG Save The Children International Sénégal, Brahim Sidibé, note de son côté que la situation des enfants est mitigée et que beaucoup reste à faire venant des autorités. Les représentants des 13 régions, des jeunes, sont partie prenante de l’atelier et comptent apporter leur touche, tout en réfléchissant sur leurs propres situations. Ils vont aussi formuler des recommandations dans l’élaboration du rapport dit : ‘’rapport enfant’’.  

AIDA DIENE

 

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