Publié le 4 Dec 2014 - 12:04
BUDGET DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES

Mankeur confirme la privatisation du ‘’hadj’’

 

Le ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, est catégorique: la décision de privatiser le ‘’hadj’’ est entérinée. Il reste simplement à mettre en place un cadre de réflexion en vue de dégager des mesures d’accompagnement. Il a fait cette annonce, lors du vote de son budget, hier.

 

L’Etat du Sénégal adopte une position radicale quant à sa volonté de confier la gestion du pèlerinage à La Mecque aux privés. ‘’C’est une décision déjà prise de privatiser le hadj. Nous sommes en train de réfléchir sur les modalités, les cahiers de charges, le système d’accompagnement’’. Ces propos du ministre Mankeur Ndiaye coupent court à la polémique née de l’annonce de cette mesure, il y a plus d’un mois.

En répondant aux interpellations des parlementaires sur cette question d’actualité, le ministre Mankeur Ndiaye a tenu à souligner qu’avec cette option, l’Etat n’entend pas marquer une totale indifférence. ‘’Beaucoup de privés ont manifesté un grand intérêt pour le ‘’hadj’’. L’année dernière, ils ont convoyé 70% des 10 500 pèlerins. Mais certains en voulaient davantage. L’Etat s’est engagé à un transfert de compétence, en mettant en place une structure légère d’encadrement et d’assistance’’. Le ministre a tenu à justifier cette option. ‘’On ne peut dépenser un milliard de F Cfa pour se retrouver chaque année avec les mêmes problèmes. Nous allons convoquer tous les acteurs et ouvrir la réflexion, lors d’un séminaire qui nous permettra de réfléchir ensemble sur les stratégies à adopter’’, a-t-il martelé.

En effet, ce dossier a été au cœur des interventions, lors des plénières. Tour à tour, des députés ont encouragé le gouvernement dans cette voie. Les récriminations n’ont pas manqué à l’endroit du commissariat général pour le pèlerinage à La Mecque qui n’est pas, selon les parlementaires, à la hauteur de sa mission. Pape Zator Mbaye n’a pas manqué de réclamer ‘’la messe d’enterrement de la commission pour le pèlerinage à La Mecque qui n’a pas répondu aux attentes’’. Selon le parlementaire, ‘’on doit prendre notre courage à deux mains et on ne peut plus continuer à changer de commissaires comme on change de costumes. Ils auront toujours, à ce rythme, du mal à prendre leurs marques’’. Cependant, des doutes ont été émis quant à la capacité des voyagistes à assurer un ‘’hadj’’ de qualité.

Mankeur Ndiaye félicité pour la Francophonie

Tous les parlementaires ont magnifié la qualité de l’organisation du sommet de la francophonie qui s’est tenu, du 29 au 30 novembre dernier. Tous reconnaissent que le Sénégal a gagné en visibilité et en renommée internationale confirmant ainsi son leadership en Afrique. Mankeur Ndiaye a profité de l’occasion pour replonger dans les coulisses du sommet. ‘’Je me réjouis du succès diplomatique du Sénégal. C’est important de le rappeler, vu que le Sénégal a été le dernier à soumettre sa candidature. Quand notre pays s’est présenté, les autres se sont retirés. Macky qui a dirigé, avec le comité de pilotage, le comité scientifique, a opté pour l’innovation, en construisant une infrastructure de qualité digne de ce nom en 11 mois.

Tous les chefs d’Etat étaient éblouis par ce bijou’’. Pour Mankeur Ndiaye, ce sommet n’est pas un sommet de trop, dans la mesure où, dit-il : ‘’On a relevé les défis de l’organisation, de la mobilisation, des résultats. Tous les documents ont été adoptés par consensus. Le choix du secrétaire général de la francophonie a pu se faire sur la base d’un consensus. Il fallait choisir pour la première fois un secrétaire général, car il n’y a jamais eu de vote.  Il fallait observer une neutralité et mettre tout le monde à l’aise’’.

Pour le chef de la diplomatie sénégalaise, il ne faut pas minimiser les retombées, en termes diplomatique et économique. ‘’Car, dit-il, le sommet a pu montrer que le Sénégal est fréquentable. Le sommet a pu booster le secteur touristique, surtout que la panique du virus ébola pouvait créer un impact négatif. Tous les hôtels étaient remplis et tous les chefs d’Etat ont répondu présent.’’

Par ailleurs, si le budget 2015 du ministère des Affaires étrangères a été arrêté 48 385 521 720 F Cfa, la session a été l’occasion de relancer le débat sur l’opportunité du Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur (Faise), la structure de ce budget étant passée  de 350 millions à 2 milliards et demi. Des députés, tel Seydina Oumar Sy, émettent des doutes quant à son importance. Pour l’autorité, cette structure dirigée par Sokhna Nata Mbacké est en train de poser des actes salutaires, en vue de soutenir les émigrés basés à l’étranger.

Macky Sall et Alpha Condé

Par ailleurs, le dégel des rapports entre le président sénégalais et son homologue guinéen a aussi été soulevé. ‘’L’état de nos relations avec nos voisins est excellent. J’ai entendu un chef d’Etat dire qu’il n’est pas élu par le peuple sénégalais. Ce qui est une évidence, vu que Macky ne peut être élu que par le peuple sénégalais. Toutes les mesures obéissent à cette logique. Nous avons connu cette crise du virus ébola.

Nous avons à eu à fermer nos frontières sur la base des informations fiables de l’Oms comme quoi la maladie échappe à tout contrôle.  Nous avons avisé  les autorités guinéennes. Je puis dire que le contact n’a jamais été coupé avec les autorités guinéennes. Mais, s’il n’y a pas eu d’avion en partance pour la Guinée, c’est parce que des compagnies aériennes n’ont pu imposer à leurs équipages de s’y rendre. C’est une décision volontaire prise par les équipages’’, a commenté le ministre.

Le Sénégal a pris la décision de rouvrir ses frontières aériennes et maritimes. Concernant la frontière terrestre, le ministre juge que Macky Sall prendra la décision idoine au moment opportun.

Matel BOCOUM

 

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