Publié le 15 Dec 2012 - 08:15
CARTE POSTALE – BOGHÉ

Au rythme du baobab et du Coran

Tandem de la commune sénégalaise de Démette située sur une des rives du Fleuve du Sénégal, la ville mauritanienne de Boghé est très portée sur l'enseignement coranique. Elle a aussi pleinement vécu la septième édition du festival ''Les blues du fleuve'' tenue les 7, 8 et 9 décembre.

 

A moins de deux kilomètres à partir de la rive mauritanienne du fleuve Sénégal, pointent des maisons en terre battue perchée sur une monticule. Un peu de verdure donne un air accueillant à la ville de Boghé, qui fait face à la commune sénégalaise de Démette de l'autre côté du cours d'eau. Le petit bourg est situé à près de 320 km de la capitale mauritanienne, Nouakchott, dans la partie sud-est du pays plus précisément au sud de la wilaya (ndlr : région en langue arabe) de Brakna. Le nom de Boghé est toute une histoire.

 

Fondée par Dubaango Bellal Demmba Baawura Aali Paate, Boghé a la particularité d'abriter d’impressionnants baobabs appelés bokki, et leurs fruits boggude en langue pulaar. ''Les habitants du village allaient cueillir les fruits des baobabs pour leur consommation. Ils enlevaient les écorces de l’arbre pour en faire des cordes. Le nom de Boggee serait une altération du mot bogge qui signifie cueillettes des fruits de baobab'', explique une fiche de présentation de la ville distribuée aux participants au festival ''Les blues du fleuve'' tenu les 7, 8 et 9 décembre entre Démette et Boghé. Et ce sont les autorités coloniales françaises de l’époque qui ont transcrit en Boghé qui est entré depuis dans l'usage.

 

Centre coranique

 

Mais, la notoriété de la localité mauritanienne repose sur la longue tradition d'enseignement coranique. ''Des centaines d’écoles coraniques, de madarsas étaient recensées à Boghé'', selon des confidences. La plus renommée reste l’université Dudaal Gallé Saakobé créée en 1905 par l’un des défunts cadis de la ville, Thierno Amadou Moktar Sako. Il se dit que ''cette université était appréciée de tout le monde et attirait des étudiants de tous les coins du pays mais aussi de la sous-région et principalement du Sénégal'' voisin. Malgré cette vieille tradition coranique, Boghé n’en demeure pas moins une ville où la vie socioculturelle est très animée. Les grandes vacances sont rythmées par des concerts, des plateaux de théâtre ou des activités sportives. ''Ces activités retenaient tellement l’attention des jeunes de la ville que rares étaient les élèves ou étudiants qui passaient leurs vacances ailleurs'', selon la municipalité de Boghé.

 

Recul

 

Plutôt bien partie avant les indépendances en 1960, Boghé a accusé par la suite un véritable recul. La ville est aujourd'hui dénuée d'infrastructures économiques et culturelles. A preuve, les concerts organisés à l’occasion du festival ''Les Blues du fleuve'' se tenaient sur un terrain vague du quartier Boghé Less. La sono provenait du Sénégal alors que les podiums et certaines barrières sont apporté de Nouakchott et du Sénégal. Il n'y a pour ainsi pas de grande salle de spectacle pour une localité qui accueille chaque année au moins un festival. Ce qui est dommage pour sa jeunesse très active dans l’organisation de manifestations culturelles. Comme ont pu s'en rendre compte l'artiste musicien Baaba Maal et ses nombreux festivaliers.

 

BIGUE BOB

 

 

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