Les habitants en colère contre Mbackiou Faye
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À Ouakam, l’Association des propriétaires et résidents de la cité Touba Renaissance (APRCTR) a manifesté sa colère ce weekend. Elle demande au promoteur Mbackiou Faye de respecter ses engagements relatifs à la viabilisation totale du lotissement.
Les populations de la cité Touba Renaissance, érigée sur les anciens terrains de l’aéroport, dans la commune de Ouakam, ne décolèrent pas. Préoccupés par l’amélioration de leur condition de vie, comme un seul homme, propriétaires et résidents se sont levés pour dénoncer le ‘’non-respect des engagements contractuels’’ de La Promobilière gérée par Hamadoul Mbackiou Faye. Ils ont tenu un sit-in ce samedi pour montrer les manquements du promoteur.
Le défaut de l’assainissement est l’une des causes du mécontentement de ces populations qui ont déboursé une somme colossale pour se loger. Le périple effectué dans cette zone, le temps d’une marche, a permis de découvrir qu’il y a effectivement un défaut d’assainissement. Selon les manifestants, cette non-conformité de l’assainissement les expose à un risque de santé publique, avec le déversement des eaux usées sur la voie publique et la prolifération des mouches et des moustiques. Ils affirment que ‘’les canalisations se bouchent régulièrement et le récurage du réseau ne résout pas le problème’’, ce qui explique l’odeur nauséabonde qui se dégage à certains endroits du quartier.
Ainsi, ces hommes et femmes, qui constituent l’Association des propriétaires et résidents de la cité Touba Renaissance (APRCTR), réclament la mise aux normes du système d’évacuation des eaux (usées et pluies). ‘’Cette cité a grandi de manière exponentielle et nous pensons que le réseau d’évacuation des eaux usées qui déborde en permanence n’est pas adapté, n’est pas suffisamment dimensionné’’, soupire le président de ladite association, Ibar Diakhaté. ‘’Nous exigeons qu’il fasse une cartographie précise de ce réseau, qu’il l’adapte à la population actuelle de la cité pour que l’Onas (Office national de l'assainissement du Sénégal) puisse s’occuper de l’entretien. Parce qu’il faut une réingénierie pour le redimensionner et l’adapter au nombre de branchements’’, exige-t-il, soulignant qu’il faut également dissocier le réseau des eaux usées du réseau d’évacuation des eaux pluviales.
‘’Dès les premières pluies de l’hivernage, les voies de la cité sont impraticables’’, poursuit-il.
L’autre aspect qui oppose le promoteur Mbackiou Faye aux résidents de la cité Touba Renaissance est lié au bitumage des routes. ‘’Il était convenu que cette cité soit bitumée. Un haut responsable de ce pays, qui prend des engagements, doit les respecter à la lettre. Tous nos courriers étant restés sans réponse, nous avons dû ester en justice pour obtenir cette première victoire qui a consisté au bitumage de ces routes-là. Quelque part, c’est nous manquer fondamentalement de respect et surtout manquer à ses engagements’’, s’agace M. Diakhaté.
En effet, c’est par décision de justice que le gérant statutaire de la SCI La Promobilière a été contraint de réaliser le peu de voiries dont disposent les habitants de la cité Touba Renaissance. Mais celles-ci ne le sont que de nom. À deux doigts de regretter son installation dans la cité, le porte-parole du jour explique : ‘’Malheureusement, il a confié ce travail à deux amateurs qui ont fait ce qu’ils ont pu avec les maigres moyens qui étaient à leur disposition. Nous avons exigé d’avoir le cahier des charges qui sous-tend ces travaux et nous ne l’avons jamais eu. En plus de cela, en fabriquant ces routes, ils ont creusé partout dans la cité, au point que les garages ne sont plus accessibles.’’ Ainsi, considérant que le bitumage de la voirie est partie intégrante des travaux de viabilisation contractualisés, les membres de l’APRCTR demandent à Mbackiou Faye de refaire ces routes, de les ‘’normaliser’’.
Le troisième point sur lequel les habitants de la cité Touba Renaissance tiennent fortement, concerne les différents plans de morcellement. ‘’Il est mentionné dans les contrats d’achat que des espaces publics seraient mis à la disposition des populations pour l’aménagement d’infrastructures publiques. Ça, ce n’est pas un choix, c’est les principes de l’urbanisme qui l’imposent. Par la suite, ce monsieur (Mbackiou Faye) a morcelé ces espaces publics et les a vendus. Nous exigeons qu’il nous cède ces places pour que nous puissions réaliser ces infrastructures sociales prévues’’, demande Ibra Diakhaté.
BABACAR SY SEYE