CNRA/JAKAARLO
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) s’invite dans la polémique soulevée par les propos du professeur Songué Diouf, lors de l’émission ‘’Jakaarlo Bi’’ du 9 mars 2018. Le chroniqueur de l’émission ‘’Jakaarlo’’ de la Tfm, analysant la recrudescence des cas de viols, avait soutenu que les victimes en étaient responsables, à cause de leur accoutrement sexy ou plastique. Ces propos, qui ont soulevé le tollé, ont fait réagir l’organe de régulation des médias. Ainsi, dans son dernier avis, le Cnra estime que ‘’le rôle des médias n’est pas de mettre en péril la sécurité des personnes, ni en cause leur dignité’’.
Avant de rappeler que ‘’la conception de la programmation audiovisuelle se fait dans le strict respect de la réglementation qui, surtout en matière de traitement de sujets touchant l’honneur et l’intégrité de la personne humaine, exige un profond sens de la responsabilité et une préparation particulière de la part des intervenants à l’antenne’’. Seulement, d’après les régulateurs, ‘’cette exigence a été bafouée lors de l’émission. Au regard de ce manquement, Babacar Touré et ses collaborateurs n’ont pas manqué de faire certaines observations-mises en garde à l’endroit de la Tfm.
...D’une part, les régulateurs de l’audiovisuel sénégalais estiment que ‘’la gravité de la question exigeait des concepteurs, animateurs et éditeurs de l’émission une attention soutenue, afin d’éviter des dérapages, prises de position inappropriées, de nature à entraîner des conséquences préjudiciables aux femmes’’. D’autre part, le Cnra relève ‘’des manquements graves’’ relatifs à la présentation de l’émission et imputables au chroniqueur Songué Diouf et au présentateur de ladite émission Khalifa Diakhaté.
Au Pr. Diouf, il lui est reproché ses propos, tandis que le présentateur est coupable, aux yeux du Cnra, ‘’d’enfoncer le clou, en banalisant auprès des autres intervenants la désinvolture du chroniqueur’’. ‘’Un tel comportement est d’autant plus grave qu’il est attendu d’un présentateur qu’il exerce son rôle qui est de rappeler à l'ordre les participants à l’émission et de faire la police de son plateau’’, déplore l’organe de contrôle qui souligne que ‘’de telles pratiques constituent une violation de la réglementation et des principes régissant les acteurs des médias’’. C’est pourquoi le Cnra enjoint la direction de la Tfm à mettre un terme définitif à de pareils manquements et à éviter toute rediffusion de l’émission du 9 mars 2018, sous peine de l’application des sanctions prévues par la loi.