Publié le 31 May 2024 - 19:33
CONCERTATION INTERGOUVERNEMENTALE SÉNÉGAL - ALLEMAGNE

Dakar attend la deuxième phase d'investissement

 

Ce jeudi, entre l'Allemagne et le Sénégal, on a assisté à la sixième concertation intergouvernementale de rang. Le gouvernement sénégalais est largement ouvert à une deuxième phase d'investissement qui devrait intervenir d'ici la fin de l'année. Les quatre dernières années, l’Allemagne a investi environ 511 milliards F CFA.

 

Depuis 2019, l'Allemagne et le Sénégal tiennent annuellement des concertations gouvernementales. Ces rencontres entre Dakar et Berlin permettent naturellement de dresser un état des lieux de la coopération germano-sénégalaise. Avec un premier investissement qui s’élève “à près de 778 140 000 d’euros, soit environ 511 000 000 000 F CFA”, lors des quatre dernières années, le Sénégal s'attend à la validation de la seconde phase.

“Nous mesurons toute l’importance de la présente concertation qui permettra sans doute de tirer tous les enseignements possibles en vue de capitaliser sur les expériences acquises dans l’approche proposée dans le cadre du Projet, nouveau principe organisateur de la politique sociopolitique du nouveau gouvernement de Son Excellence Monsieur le Président de la République”, a soutenu le secrétaire général du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération Alé Nar Diop.

Selon le représentant du gouvernement, “le Sénégal souhaiterait solliciter de l’Allemagne une deuxième phase de l’appui budgétaire pour le renforcement de la bonne gouvernance, l’État de droit et le développement du secteur privé, entre autres. Ainsi le secrétaire général compte sur la “flexibilité” allemande, lors de “l’élaboration d’une future matrice alignée au Projet afin qu’elle s’inscrive dans une logique de consolidation de la résilience” de l’économie face aux “chocs socioéconomiques actuels et futurs”. 

Dans sa communication, la partie sénégalaise a tenu à rassurer Berlin par rapport aux mesures qui seront prises afin d'encourager la deuxième phase du décaissement. “Je voudrais renouveler aux gouvernement et Parlement allemands l’engagement du Sénégal pour une mise en œuvre diligente des réformes engagées avec les ministères et structures étatiques. Nous sommes conscients des efforts qui restent à faire quant à l’atteinte des indicateurs de la seconde tranche de l’appui budgétaire initial”, a déclaré M. Diop.

À ce titre, il a convié le gouvernement à prendre les dispositions nécessaires pour la réalisation des huit indicateurs de la deuxième tranche de l’appui budgétaire dont le décaissement est prévu avant la fin de l’année 2024. 

L’Allemagne veut ‘’un contrôle interne de la bonne utilisation des fonds investis’’

Pour la partie allemande représentée par le secrétaire d'État du ministère fédéral de la Coopération économique, Jochen Flasbarth, certains réajustements sont nécessaires pour la deuxième phase de coopération. “Pour la phase 2 de cette coopération, nous voudrions un cadre lié à des réformes précises. En outre, il faut un contrôle interne de la bonne utilisation des fonds investis. Car le Bundestag est très regardant sur la traçabilité, la transparence des décaissements”.

Dans sa communication, M. Flasbarth a aussi évoqué la question de l'emploi au Sénégal. “Le problème de l'emploi des jeunes nous tient particulièrement à cœur. Nous osons espérer que l'actuel gouvernement mettra tout en œuvre afin de mobiliser des investissements publics et privés nécessaires pour absorber la très forte demande d'emploi de cette jeunesse. Nous apporterons notre soutien pour que cet objectif soit largement atteint”.

Sur le plan diplomatique, la délégation allemande apprécie également le format mis en avant par le chef de l'État.

“Pour les visites officielles, du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, nous sommes heureux de constater que le nouveau président accorde une place importante au voisinage. Après avoir été en Guinée notamment, il a mis le cap sur le Mali et le Burkina Faso”, a déclaré Jochen Flasbarth. “Nous osons espérer, a-t-il poursuivi, que le chef de l’État saura être en mesure de ramener à la raison les pays de l'Afrique de l'Ouest pour réintégrer la CEDEAO. Le monde actuel exige la mise en place de grands ensembles. L'Afrique ne devrait pas aller à contresens. Ainsi nous nous félicitons de l'existence d'entités fortes comme la Zlecaf ou encore l'Union africaine”.

MAMADOU DIOP 

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