Les recommandations de l’espoir
Face à la cherté de la vie, l’Etat a initié des concertations qui ont permis de trouver des pistes de solutions. Des recommandations sont faites dans plusieurs secteurs concernant le quotidien des Sénégalais. Chaque commission a présenté un rapport où des propositions sont faites dans l'espoir de régler la question.
À l'issue des concertations sur la cherté de la vie, plusieurs mesures sont proposées. Les différentes commissions ont proposé, chacune, en ce qui la concerne, des recommandations, afin d'améliorer la vie des populations sénégalaises.
Dans le cadre de la réduction des prix des denrées alimentaires, la commission chargée du riz a fait un certain nombre de propositions. Il s'agit d'accélérer les négociations avec l'Inde, de s'ouvrir à d'autres partenaires commerciaux, de prioriser le marché par l'accès au plus grand nombre, de donner la priorité au débarquement du riz au niveau du port, d'accélérer la mise en valeur des terres cultivables et de tendre vers une production de masse du riz local. Aussi, de valoriser d’autres variétés de riz local, pour diversifier les habitudes alimentaires et collaborer avec les pays limitrophes pour empêcher la fuite du paddy.
Il est aussi proposé de faire la promotion de la contractualisation entre producteurs, transformateurs et commerçants. De la même manière, promouvoir une bonne régulation du riz, tendre vers une politique d'offre pour booster la chaîne de valeur.
Poisson
À propos du poisson dont la raréfaction est durement ressentie par les ménages sénégalais, la commission recommande de restaurer la ressource des écosystèmes. Mais ce n'est pas tout. Elle a mis sur la table d'autres propositions. Parmi elles, la réduction des coûts d'exploitation, la régulation du marché, l'assainissement de l'environnement marin, l'amélioration de la gouvernance du secteur et l'exploitation de la ressource. Mieux, elle propose que la pêche artisanale soit modernisée. Bref, après analyse du secteur, la commission a fait part de sept recommandations pour favoriser la disponibilité du poisson. Et l'essentiel est de rendre le prix accessible pour tous les consommateurs.
À noter que les recommandations concernent plusieurs secteurs dont l'huile et la viande.
Santé
A l’entame des travaux de la commission santé, le diagnostic du secteur faisait état de nombreuses difficultés dont les lourdeurs administratives, avec des textes réglementaires en contradiction s’appliquant concomitamment susceptibles de freiner le développement des activités. Les commissaires ont aussi pointé la durée de traitement des demandes d’Autorisation de Mise sur le Marché qui est non maîtrisée et susceptible de perturber les plans de travail ; la flambée des prix des intrants importés et le renchérissement des coûts du fret impactant négativement les prix ; le renchérissement des facteurs de mise à CAF (fret, assurance, manutention) et des charges d’exploitation conjugué au désaccord sur la qualification de médicament entre la Douane et les grossistes, avec comme conséquence des séries de blocages et un renchérissement des prix ; le coût élevé des facteurs de production tels que l’énergie ; la difficulté d’accès au foncier et aux financements ; l’absence de quota réservé à la production locale et la faiblesse du niveau de préférence nationale ; les marges sur les produits pharmaceutiques inchangées, depuis 1994, malgré l’augmentation durable des charges fixes aussi bien chez les grossistes que chez les pharmaciens d’officine ; la forte présence de faux médicaments vendus de manière ostentatoire notamment à Touba…
Ainsi, les recommandations qui ont été faites par la commission tournent autour de l'exonération de la TVA sur les investissements sur cinq ans, de l'accompagnement de l’Etat pour un allègement fiscal dans les cliniques privées, les cabinets médicaux. En plus de cela, elle recommande un remboursement de la TVA supportée sur les consommations intermédiaires sur le coût de l'énergie, une exonération de la contribution économique locale, une exonération de la TVA sur les emballages, sans compter la taxation des produits importés, dans le cas de l'existence d'une production locale.
Elle propose aussi d'étudier, avec la douane, la possibilité de revoir la fiscalité appliquée aux produits pharmaceutiques classés dans les positions tarifaires 20-06 et 29-36, pour une plus grande accessibilité financière au bénéfice des populations. Il est aussi recommandé une baisse de 50% de l’impôt sur les sociétés, une baisse des prix et des tarifs…
Parmi les recommandations, il y a aussi la redynamisation de la Commission d’homologation des honoraires médicaux et de fixation des tarifs des cliniques privées et cabinets médicaux et l’affichage des prix des médicaments et des prestations médicales de manière visible et lisible, dans tous les établissements dispensant des soins.
Création ORL pour le loyer
En ce qui concerne le loyer, la commission a travaillé à partir d’un certain de difficultés identifiées en amont. Notamment, des tarifs du loyer anormalement élevés et hors de portée pour la majorité des consommateurs ; un secteur déstructuré et favorisant des pratiques spéculatives ; des prix fluctuants et à tendance haussière ; un nombre élevé d’agents immobiliers non-professionnels ; une réglementation souvent méconnue des consommateurs et de certains acteurs ; des frais d’enregistrement sur les contrats locatifs à usage d’habitation jugés élevés ; une difficulté d’accès au foncier pour les promoteurs immobiliers ; la faiblesse de l’activité de placement dans le secteur immobilier ; celle des investissements et des placements en direction des logements sociaux ; l’insuffisance du dispositif de garantie dans le secteur de l’habitat social ; et enfin, l’bsence d’aide publique au logement pour la catégorie sociale inférieure.
Ainsi, à l’issue des travaux, la commission propose une dizaine de mesures pour venir à bout de la cherté du loyer. On peut citer, entre autres, la création d'un Organe de Régulation du Loyer (ORL) par décret présidentiel, l'encadrement des tarifs du loyer, la réglementation de la profession d'agent immobilier, la digitalisation du système d'information sur le cadre juridique du secteur du loyer, la baisse du tarif sur les frais d’enregistrement appliqués sur les contrats de location, la facilitation de l'accès au foncier pour les promoteurs immobiliers, la favorisation de l'activité de placement immobilier à travers un partenariat public-privé.
La commission préconise aussi d’orienter les investissements et les placements de la part de certaines structures : CDC, CSS, IPRES, Sociétés d’assurance, vers l’habitat. Elle demande aussi Favoriser la création d’une structure de garantie et d’hypothèque pour favoriser le financement de l’habitat social avec des taux réduits. Et surtout de mettre en place un Fonds d’Aide Publique au Logement, pour l’amélioration de la protection sociale.
Education
S’agissant de l’école, la commission a édicté cinq mesures à prendre. Il s’agit de la révision de l’arrêté N°43-77 dans le sens d’une réduction du plafond de 10 000 francs et la suppression de tous les frais accessoires ; de faire des études approfondies et exhaustives sur la tarification des écoles privées ; de faire une régulation de l’activité des instituts privés (payants) dans les universités publiques et les écoles de formation professionnelle et technique et s’il y a une base légale d’aller vers une baisse des tarifs ; de réguler le secteur des fournitures scolaires ; de faciliter de l’impression des manuels scolaires par IMPRIMEN, afin se soulager les parents.
Egalement, des recommandations ont été faites. Concernant les frais scolaires et universitaires, la Commission préconise la contractualisation avec les écoles privées. Autrement, l'État va mettre des enseignants à la disposition des écoles privées. Il y aura aussi la dotation en manuels scolaires des élèves du privé, l’allocation d'une prime scolaire aux écoles privées, l’exonération de TVA surtout pour les intrants matériels scolaires, le surloyer des écoles privées, etc. À cela, s'ajoutent la baisse du loyer des écoles privées, l'augmentation de leurs subventions…
Pour les autres recommandations, il s'agit d'accorder le bénéfice de la prime des examens aux écoles autorisées encore non reconnues, mais aussi, de rembourser la dette des établissements privés d'enseignement supérieur, de restaurer des cantines scolaires…
El hadji Fodé Sarr