''J'entraîne pour ça''
Un nouveau titre pour Didier Deschamps : sa troisième Coupe de la Ligue d'affilée avec l'OM, sa quatrième en tant qu'entraîneur. «J'entraîne pour ça», a expliqué samedi soir le boss de la culture de la gagne.
Il a dégainé le sourire, d'abord, puis les chiffres. «C'est le sixième titre en trois ans, ce n'est pas rien. Ca fait une moyenne de deux par saison. Pour un club qui n'en avait pas gagné depuis 17 ans, c'est bien...» Didier Deschamps sait compter, et il sait aussi que ça compte, cette victoire face à l'OL (1-0 a.p.). Elle n'efface en rien tout ce qui s'est passé avant, mais elle pourrait éclairer un peu ce qu'il se passera après. «Même si on fait une mauvaise saison, on a gagné deux titres et on s'est hissés en quart de finale de Ligue des champions. A l'heure du bilan, il y a les chiffres qui restent. On ne peut plus rien gagner. Mais deux choses sont importantes à mes yeux : conserver le respect et la fierté. Je fais confiance à mon groupe pour qu'on finisse au mieux ce championnat.»
Il a ensuite dégainé la blague, chose qu'il avait du mal à faire ces derniers temps. Quand on lui demande comment ceux qui n'ont rien pu contre Montpellier ont pu, trois jours après, contre Lyon, il lance, bravache : «Parce qu'on est des phénomènes». Et phénomène parmi les phénomènes, il n'oublie pas Brandao, son coaching gagnant de samedi soir, son Brésilien dont le rapatriement a déjà pleinement été amorti. «C'est dingue, hein ! En rapport qualité-prix, c'est exceptionnel... (Rires). Il n'a pas de qualités techniques au-dessus de la moyenne, mais il a un mental, il a confiance en lui. Il marque quelques buts importants, dont celui de ce soir. Il ne fait pas un contrôle de l'arrière-train cette fois, mais c'est un bon enchaînement. Merci à lui !» Et merci à tout son groupe, et son staff, qu'il n'a pas manqué de saluer.
«Brandao, c'est dingue, hein ! En rapport qualité-prix, c'est exceptionnel...»En dernier, alors, son cas personnel. Celui de l'homme qui a remporté cette Coupe de la Ligue pour la quatrième fois, l'entraîneur le plus titré de la compétition. «J'entraîne pour ça. Je prends du plaisir à travers la victoire. Quand on fait un bilan, ça reste écrit au marqueur indélébile. Ces titres, même mes pires ennemis ne pourront pas me les enlever.» Didier Deschamps n'a perdu qu'une fois au Stade de France dans toute sa carrière. «C'est un stade magnifique plein d'émotion, de souvenir. J'y ai vécu le plus grand moment de ma vie de footballeur ici. Après, que je revienne lui rendre visite de temps en temps, ce n'est pas désagréable.» Peut-être était ce sa dernière visite avec le survêtement de Marseille sur le dos. En dernier, son cas personnel, on a dit. Il dégaine alors son premier non de la soirée, et on l'excusera volontiers. «Laissez moi profiter de ce petit moment de bonheur qui se faisait tellement rare ces derniers temps...»
L'Equipe