Macky Sall parle de ''graves menaces''...
Le brusque regain de tension au Mali, placé sous état d'urgence, après l'offensive des rebelles jihadistes déclenchée jeudi au Nord du pays, inquiète le président Macky Sall. Selon le communiqué du conseil des ministres tenu hier, le chef de l'État sénégalais en a fait son premier sujet de préoccupation, en soulignant ''les graves menaces que la situation ainsi créée présente pour ce pays frère, en particulier pour les populations situées dans les zones de combat''.
M. Sall a réaffirmé la position du Sénégal ''en faveur de la restauration de l’intégrité territoriale du Mali, et exprimé le soutien de notre pays à la mobilisation internationale en cours, conformément à la demande des autorités maliennes, en vue de l’application immédiate de la résolution 2085 du 20 décembre 2012 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, autorisant le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali. Selon la même source, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, Mankeur, a abondé dans le même sens, indiquant que cela ''doit inciter tous les États de notre sous-région à se mettre en situation d’alerte, afin d’anticiper sur les éventuels risques sécuritaires, et à se préparer à une possible donnée humanitaire''.
Les soldats sénégalais non encore impliqués
A propos toujours du pays voisin, le gouvernement et l'armée ont tenu a démentir des informations, relayées hier par la presse, faisant état d'un envoi de troupes militaires sénégalaises et nigérianes en terre malienne. Selon le ministre de la Bonne gouvernance et porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly,''aucun'' soldat sénégalais n'a encore foulé le sol du Mali. Cependant, d'après lui, les militaires sénégalais sont ''prêts depuis longtemps et attendent une décision politique''. Auparavant, c'était au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de préciser que seuls des militaires de son pays étaient sur le théâtre des opérations de la contre-offensive de l'armée malienne.
Depuis plusieurs mois, la Cedeao a proposé l'envoi, avec l'aval de l'ONU, d'une force armée de plus de 3.330 hommes, que des pays européens, dont la France, ont promis d'aider logistiquement, pour la reconquête du nord du Mali devenu, depuis avril 2012, un sanctuaire pour les groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Abou Dardar, un porte-parole d'Ansar Dine, un des groupes jihadistes, avait affirmé jeudi à l'AFP que les islamistes allaient continuer à progresser vers le Sud, après Konna. Les combats ont causé des "pertes" en vies humaines dans les deux camps, selon le colonel Oumar Dao, qui n'a pas donné de bilan chiffré.
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