Publié le 25 Feb 2025 - 19:00
DÉTENTION ET MISE EN CIRCULATION DE FAUX BILLETS DE BANQUE

Quand un change de 2 000 euros brise une amitié et mène à la prison

 

Dosseh Séna Asegba, un menuisier togolais, et Kapel Taena, un Sénégalais, ont fait face, hier, aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar. Les deux hommes ont vu leur vie basculer après une transaction apparemment banale. Ce qui devait être un simple change de 2 000 euros s’est transformé en une affaire de faux billets et d’escroquerie menant l’un à la relaxe et l’autre en prison.

 

Tout commence un dimanche matin. Dosseh Séna Asegba, un menuisier en aluminium de 36 ans originaire du Togo, reçoit un appel de son ami Kapel Taena, un Sénégalais de 38 ans. Ce dernier lui explique qu’il a besoin d’aide pour un change. Il doit se rendre d’urgence à Ziguinchor pour accompagner son neveu, arrivé de France. Dosseh, qui connaît une agence de change ouverte même le dimanche, accepte de l’aider.

Les deux hommes se retrouvent et Kapel remet à Dosseh une liasse de billets de 50 euros, soit un total de 2 000 euros. Ensemble, ils se rendent à l’agence. La dame en charge effectue le change à un taux de 600 F CFA pour 1 euro. Une fois la transaction terminée, Kapel offre 20 000 F CFA à Dosseh en guise de remerciements et lui achète même une canette. Tout semble se passer normalement. Mais en vérifiant plus tard, Dosseh découvre que le taux officiel est en réalité de 650 F CFA pour 1 euro. Mécontent, il retourne à l’agence pour demander des explications. La dame refuse catégoriquement de rectifier la transaction. Dosseh se sent floué, mais ignore encore que cette histoire va prendre une tournure bien plus grave.

De son côté, la propriétaire de l’agence, Fatimata Sylla, est alertée par son employée. Deux hommes sont venus changer 2 000 euros, mais les billets semblent suspects. Fatimata décide de vérifier elle-même. Elle utilise un détecteur de faux billets, mais l’appareil ne signale rien d’anormal. Pourtant, son intuition lui dit que quelque chose ne va pas. Elle décide alors de solliciter l’aide d’un ami travaillant à Ecobank. Après examen, le verdict est sans appel : les billets sont des faux. Choquée, Fatimata porte plainte. Mais il faudra attendre deux mois pour que l’un des deux hommes, Dosseh, revienne à l’agence pour effectuer un retrait. C’est à ce moment-là que la police est intervenue et l’a arrêté. Kapel, lui, est interpellé peu après.

Au tribunal, les deux hommes ont nié les faits. Dosseh a expliqué qu’il avait simplement aidé un ami, sans savoir que les billets étaient faux. Son avocat a insisté sur son absence de mauvaise foi et a demandé sa relaxe, invoquant le manque de preuves tangibles. ‘’Les vérifications à Ecobank ont été faites en l’absence de la plaignante et les faits remontent à deux mois. Comment prouver que mon client était au courant ?’’, a-t-il argumenté.

Kapel, de son côté, a également clamé son innocence. Alléguant que les billets en cause appartiennent à son ami Dosseh. D’ailleurs, il renseigne que celui-ci lui a même offert 50 000 F CFA pour le remercier. Mais le parquet a requis une peine de deux ans de prison, dont un an ferme, pour détention et mise en circulation de faux billets. L’avocat de Kapel a tenté de défendre son client en soulignant qu’il n’avait jamais eu l’intention de commettre une escroquerie.

Cependant, les juges ont été moins convaincus par ses arguments.

Après délibération, le tribunal a rendu son verdict. Dosseh Séna Asegba a été relaxé au bénéfice du doute. En revanche, Kapel Taena a été reconnu coupable. Il écope de deux ans de prison, dont six mois ferme, et doit verser 1 700 000 F CFA à Fatimata Sylla, en guise de dédommagement. Les faux billets ont été confisqués et seront détruits.

MAGUETTE NDAO

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