Les juges se prononcent aujourd’hui
En attendant la tenue du procès d’Alioune Ndao, le président de la chambre criminelle spéciale de Dakar et ses assesseurs devront se prononcer aujourd’hui sur la libération définitive formulée par les avocats des accusés Lamine Coulibaly et Oumar Keita.
La chambre criminelle spéciale de Dakar a renvoyé, hier, le procès de l’imam Alioune Ndao et compagnie au 09 avril prochain. Mais elle doit se prononcer aujourd’hui sur la demande de liberté d’office formulée par les avocats de Lamine Coulibaly et Oumar Keita. Ces deux accusés, qui vivaient en terre mauritanienne, ont été arrêtés à Diama (Saint-Louis) au mois de février 2016 par la division des investigations criminelles. Ils ont été ensuite déférés au parquet et placés sous mandat de dépôt pour acte de terrorisme. Ils ont rejoint en prison l’Imam Alioune Ndao et d’autres prévenus.
Les avocats Amadou Aly Kane et Hilal, jugeant illégale la détention de leurs clients, ont demandé une libération d’office. Le premier a évoqué la violation des règles de l’extradition par la justice sénégalaise. Pour lui, la convention de loi n° 77–11 du 28 décembre 2017 et la convention de l’Afrique et Madagascar du 12 septembre 1961 conditionnent la livraison d’une personne à un autre pays à la commission préalable d’une infraction ou l’existence d’une poursuite antérieure. ‘’Cette procédure est incontournable. Mais nous avons constaté qu’elle a été violée dans ce dossier. Il y a absence de mandat d’arrêt et d’une infraction préalable. Donc mon client est en détention arbitraire. L’extradition obtenue par le gouvernement sénégalais est nulle », soutient–il. La robe noire a fini par solliciter la somme de 50 000 000 de francs Cfa pour la réparation du préjudice subi par son client dans la période du 11 février 2016 au 14 mars 2018.
Son confrère Hilal est allé plus loin en sollicitant une liberté provisoire à titre subsidiaire. Selon elle, son client a été déporté.
Pour sa part, le parquet s’est opposé à la libération d’office. Pour lui, il est prématuré de formuler une libération. « La défense ne veut pas une liberté. Elle sollicite plutôt la nullité de la procédure. Nous ne sommes pas encore entrés dans le procès car le dossier n’est pas encore retenu devant la barre. Il a été renvoyé. » Le représentant du ministère public a par ailleurs précisé que les accusés n’ont pas été extradés. « Ils ont été expulsés en terre mauritanienne. C’est ce qui explique leur arrestation à Saint-Louis, grâce à la coopération policière. La Dic a reçu mandat du juge d’instruction pour interpeller toute personne impliquée dans le dossier de l’imam Alioune Ndao et compagnie. La Dic n’a jamais quitté le territoire sénégalais », ajoute–t–il.
Après audition des différentes parties, le président a décidé de mettre l’affaire en délibéré pour aujourd’hui.
OUMAR BAYO BA