Publié le 2 Feb 2014 - 10:14
DETENTION ET TRAFIC DE CHANVRE INDIEN

Comment la gendarmerie a infiltré le réseau de trafic

 

Condamnés pour détention et trafic de chanvre indien, Mor Thiam et Youssoupha Sidibé ont écopé de 10 ans de travaux forcés.  La Cour d’assises leur a infligé une amende de 2 millions de FCfa chacun.

 

En mai 2009, en exploitant une information anonyme, les enquêteurs de la brigade de recherches de la légion Ouest parvinrent à infiltrer un réseau de trafic de chanvre indien. L'information annonçait le débarquement, par le train Express Dakar-Bamako, d’une importante quantité de drogue stockée aux Parcelles Assainies, dans l'attente de son écoulement dans le marché Thièssois.

Un gendarme réussit à prendre langue avec les trafiquants et à passer une commande de 1,5 kg, auprès d'un certain Mor Thiam. Le commerçant convint d'un rendez-vous au quartier Cité Lamy pour la livraison du produit.

Pris la main dans le sac, Thiam reconnut les faits et dénonça son fournisseur Youssoupha Sidibé. Les enquêteurs firent une descente à son poulailler et procédèrent à son arrestation. Après une fouille minutieuse, les pandores  mirent la main sur un stock de 150 kg de chanvre indien.  L’accusé passa aux aveux, tout en accusant un ressortissant malien du nom de Moussa Mballo d'être son fournisseur. Celui qui aurait convoyé la marchandise du Mali.

‘’Faux’’ s'est défendu hier Sidibé à la barre de la Cour d'assises. Il a soutenu n'avoir jamais vendu du chanvre indien à Mor Thiam et l'avoir pour la première fois à la brigade de recherches. Il a ajouté que c’est en allant chercher de l’eau, dans le poulailler dont Moussa Mballo assure la garde qu’il a été arrêté par les gendarmes.

Mor Thiam s'est également répandu en dénégations. Il a affirmé qu'il a arrêté chez son épouse, avec en sa possession un cornet de chanvre indien. ‘’Je ne connais pas Youssoupha Sidibé. Ce n’est pas moi qui l’a dénoncé’’, a-t-il déclaré.

Dans son réquisitoire, l’avocat général ne s'est pas laissé démonter. Mamecor Ndour a soutenu que les gendarmes n’auraient jamais pu mettre la main sur Sidibé, si Thiam ne l’avait pas dénoncé. ‘’Sidibé a cité Moussa Mballo, comme étant le propriétaire de la drogue, pour se tirer d’affaire’’, a ajouté l'avocat général. Il a requis une peine de 10 ans de travaux forcés.

La défense a, elle, essayé de démontrer que le dossier pose problème. Me Silva a soutenu que le travail a été bâclé, car les enquêteurs n’ont pas approfondi la piste Moussa Mballo. ‘’Ce dernier existe bel et bien. Il a été noté, dans le procès-verbal, que Moussa Mballo n’arrêtait pas d’appeler Sidibé’’, a-t-il plaidé.

L’avocat de dire : ‘’mon client s’est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Les gendarmes l’ont trouvé en train de puiser de l’eau dans le poulailler de Moussa Mballo et ils ont estimé que c’est le propriétaire. Ils se sont trompés’’.  Il a plaidé l’acquittement. La Cour, dans son délibéré, a suivi l’avocat général.

NDEYE FATOU NIANG THIES

 

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