Publié le 27 Nov 2018 - 18:17
DETTE DUE AUX ECOLES PRIVEES

Les clarifications de Mary Teuw 

 

Le vote du budget du ministère de l’Enseignement supérieur a connu beaucoup d’inscrits sur la liste. Des interpellations  concernant la dette due aux écoles privées sont revenues le plus souvent. Le ministre a apporté des clarifications.

 

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, a répondu, hier, aux interpellations des députés sur la dette due aux écoles privées. Il déclare : ‘’L’examen de capacité d’accueil des universités montrait qu’il était impossible d’orienter tous les nouveaux bacheliers. C’est ainsi qu’il a été décidé d’en orienter une grande partie dans les établissements privés d’enseignement supérieur. Dans  des filières reconnues par le Cames ou par l’autorité nationale d’assurance  qualité. D’autres politiques se sont ajoutées, puisque la capacité d’accueil des universités était insuffisante, plusieurs actions ont été menées. Premièrement, Dakar avait 100 000 étudiants ; ce n’était pas possible de créer des conditions de qualité devant cette situation’’, rapporte le ministre.

Mais, de l’avis du député libéral Toussaint Manga, cette option d’orienter les étudiants dans le privé n’est pas la bonne. Il estime que les 33 milliards investis devraient permettre d’élargir les universités publiques. A son avis, l’Université virtuelle est prématurée pour les étudiants qui viennent fraichement des lycées. Il faut au moins une année ou deux de transition pour l’orientation. Sur ces interpellations, le ministre de répondre : ‘’Oui, ça pose problème, un étudiant qui n’a jamais touché un ordinateur et lui dire que tu vas faire de l’enseignement à distance. C’est dans ce sens que l’Uvs a une pédagogie qui prend en compte cela’’, répond-il. Avant de révéler que les étudiants en Licence de l’Uvs ont eu de meilleurs résultats au concours de la Fastef. 

‘’Un dialogue franc est en train d’être mené’’

 Quid de la dette due aux établissements privés ? ‘’Sur les 16 milliards que l’Etat devait aux universités privées, 3 milliards de francs Cfa ont été versés, 3 autres seront décaissés dans les prochains jours’’, a soutenu Mary Teuw Niane selon qui un dialogue franc est en train d’être mené avec les responsables de ces établissements privés, dans la mesure où, dans le cadre de ce partenariat, tout le monde y trouve son compte. A cet égard, il a déclaré que, depuis 2014, l’Etat a versé la somme de 31 569 238 167 F Cfa aux universités privées. ‘’De 2013 à 2018, 47 427 nouveaux bacheliers ont été orientés dans les établissements privés d’enseignement supérieur. L’Etat paie pour tous les étudiants de 1er cycle la somme de 400 000 F Cfa par an et que seuls les 10 % des titulaires de la Licence sont sélectionnés pour le Master, avec un montant de 600 000 F Cfa par an et par étudiant’’, explique-t-il.

A la lumière de toutes ces considérations, le ministre Mary Teuw Niane a appelé les responsables d’établissements privés du supérieur à faire montre de compréhension, en revenant sur la mesure consistant à renvoyer les étudiants.

La situation des étudiants sénégalais à l’étranger a également été soulignée. Les commissaires ont demandé au ministre de leur accorder beaucoup plus d’attention, d’autant plus qu’ils sont très souvent confrontés à des difficultés liées au manque de moyens financiers. Peu convaincus de la pertinence de la mesure d’octroyer la bourse à tous les étudiants, ils ont suggéré une réflexion approfondie sur la question de cette généralisation. A cet effet, les députés  ont appelé à la redéfinition des critères d’attribution de la bourse, en faisant strictement prévaloir l’excellence et la situation sociale.

  Un budget de 195 287 174 705 F Cfa

Le projet de budget 2019 du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est arrêté à la somme de 195 287 174 705 F Cfa contre 191 577 833 060 F Cfa en 2018, soit une hausse de 3 709 341 645 F Cfa en valeur absolue et 1,94 % en valeur relative. En commission, les commissaires ont estimé que l’enveloppe budgétaire allouée à ce département mérite d’etre revue à la hausse. En effet, c’est au regard de l’ambitieux programme décliné, au titre de l’année 2019, ainsi que les nombreux chantiers à poursuivre. D’ailleurs, de l’avis de nombreux parlementaires, le budget du ministère de l’Enseignement supérieur  est insuffisant pour prendre en charge toutes ces questions.

AIDA DIENE

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