Les karimistes ont battu en retraite
Les karimistes avaient déclaré urbi et orbi qu’ils allaient braver l’interdiction du préfet de Pikine qui avait refusé de donner son quitus pour une marche en faveur de la libération de Karim Wade. Un dispositif sécuritaire impressionnant les a contraints à battre en retraite. Ils se sont rabattus sur un point de presse.
Les inconditionnels de Karim Wade avaient déclaré qu’ils allaient braver l’interdiction du préfet du département de Pikine. En réponse à cette bravade, les autorités ont mis en place un dispositif sécuritaire qui a tué dans l’œuf toute velléité de manifestation pour la libération du fils de l'ancien président. Plus de 300 éléments ont été déployés au niveau des différentes artères de la ville de Pikine prévue pour accueillir les marcheurs.
Pour la circonstance, les policiers, selon nos informations, sont venus de plusieurs commissariats de la banlieue, du Groupement mobile d’intervention (Gmi) de la région de Thiès, des élèves policiers pensionnaires de l’école nationale de police de Dakar, entre autres. A ce dispositif, s’est ajouté un nombre impressionnant d'agents des renseignements généraux.
Les bus de police étaient visibles devant le commissariat de Thiaroye, en face de la mosquée de Tally Diallo et du croisement de Tally Diallo Boune. C’est de là que devait s'ébranler la marche. Le dragon de la police prépositionné, et les pick-up remplis de limiers veillaient au grain.
Une source policière approchée par EnQuête a confié que toutes les mesures ont été prises pour que la décision préfectorale soit respectée. ''Toutes les dispositions ont été prises afin que force reste à la loi. Il ne sera pas question qu’un groupuscule d’individus s’adonne à un trouble à l’ordre public. Nous avons le nombre et le matériel pour faire régner l’ordre sur cet axe.''
Le dispositif a été mis en place dès les premières heures de l’après-midi. Ce n’est que plus tard dans l'après-midi que l'on a appris que les marcheurs s'étaient retranchés dans la permanence du PDS, à Golf Sud. Sur place, ils étaient une trentaine de karimistes, arborant des brassages rouges et des t-shirts à l'honneur de leur mentor.
Devant le bâtiment, ils scandaient : ''Libérez Karim Wade''. Quelques minutes plus tard, moins d’une dizaine de policiers du commissariat central de Guédiawaye, avec à leur tête le commandant urbain, sont venus les sommer de dégager la voie publique. Sans rouspéter, les inconditionnels de Karim sont rentrés dans la permanence.
Demba Dang, le coordinateur des karimistes, a bien tenté de sonner la résistance : ‘’La démocratie sénégalaise est bafouée. On ne peut pas comprendre que l’État autorise la marche en ville des jeunes apéristes (NDLR : ils faisaient allusion à la marche des marchands ambulants qui réclamaient un site de recasement) et qu'il interdise la nôtre. Nous allons marcher et de tout suite''. Ils n'en feront rien. Ils ont été encadrés jusque chez eux par les limiers.
CHEIKH THIAM