Publié le 26 Jul 2012 - 08:05
DIPLOMATIE SÉNÉGALAISE

Un avenir à construire entre restrictions et médiations

 

Au bout de 100 jours chrono, le ministre des Affaires étrangères a dressé hier un bilan des nouvelles orientations de la diplomatie Sénégalaise. A l’arrivée, une restriction en gestation, une médiation en balbutiement et un avenir en construction.

 

 

La diplomatie sénégalaise dans tous ses balbutiements ! Le ministre des Affaires étrangères Alioune Badara Cissé (ABC) s’est employé hier à jeter un regard sur le rétroviseur après 100 jours passés à la tête dudit ministère. Un bilan difficile à juger parce qu’étant dans sa majorité constitué de projets et perspectives. C’est le cas de la révision de la carte diplomatique prévue dans les prochains mois. Le Sénégal a voulu certes marqué sa présence dans toutes les parties du monde mais cette politique, aux yeux de la nouvelle diplomatie, «n’a pas toujours tenu compte de nos possibilités financières ni été heureuse dans certains de ses choix». D'où la réduction (re) annoncée du nombre des ambassades, consulats, bureaux économiques et bureaux militaires. Ils seront désormais concentrés là où ils pourront mieux faire ‘’prévaloir’’ et ‘’satisfaire’’ les intérêts politiques et économiques du pays sans affaiblir le réseau d’amitiés existant.

 

Selon ABC, cette réduction ira de paire avec la rationalisation des effectifs qui sera faite en affectant dans les postes diplomatiques et consulaires un certain nombre d’agents. Lesquels seront indispensables à leur fonctionnement et à l’accomplissement de leurs missions. D’autre part, il sera confié aux ambassades, selon le ministre, les charges jusqu’ici assumées par les bureaux économiques en voie de suppression.

 

Il a été également mentionné une réorganisation du ministère des Affaires étrangères à travers l’élargissement de ses attributions à la gestion des Sénégalais de l’extérieur. Le bilan d’étape du ministre s’est aussi appesanti sur les médiations sous régionales et internationales que le Sénégal a menées jusqu’ici. Les questions relatives au renouvellement des licences et de l’accord de pêche, à la circulation des biens et des personnes ont ainsi fait l’objet de deux visites du chef de la diplomatie sénégalaise en Mauritanie. Une commission mixte entre les deux pays sera réunie prochainement pour discuter des questions communes qui interpellent les deux Etats, a indiqué Alioune Badara Cissé.

 

La diplomatie du bon voisinage pour une meilleure pacification de la sous région.

Les relations avec la Gambie également ont été évoquées avec des avancées qui déboucheront certainement sur la signature du mémorandum d’entente portant sur la construction du pont sur le fleuve Gambie. Aussi, sur l’aménagement du corridor transgambien Keur Ayib-Farrafenni-Senoba. Dans la même veine, ABC a annoncé une meilleure coordination des efforts entre les deux pays afin ‘’d’assurer une plus grande sécurité à leurs frontières et de travailler au retour de la paix en Casamance’’. Idem pour les relations avec la Mauritanie, où le ministre s'est rendu à deux reprises, dans un contexte marqué autant par le dossier des licences de pêche que par les nouvelles règles de séjour imposées aux étrangers (et donc aux Sénégalais) par l'Etat mauritanien.

 

A propos de la situation au Mali, le chef de la diplomatie sénégalaise a informé d’une action commune entre le Sénégal et l’Union Africaine, visant à obtenir du Conseil de sécurité des Nations-Unies l’autorisation d’une intervention militaire sous le chapitre VII de la Charte, avec un soutien logistique aux troupes de la CEDEAO.

 

 

 

LA DIASPORA PAS TRÈS SATISFAITE

 

‘’Trop aérien, il faut s’intéresser d’abord à la diplomatie interne’’

 

Les 100 jours de la diplomatie sénégalaise tels que présentés hier par le ministre des Affaires Etrangères ne branchent pas trop les Sénégalais de la diaspora. Présents en nombre dans la salle, ils ont tous regretté de ne voir nulle part mentionner dans le discours des projets de formation ou de créations d’emplois dans le milieu industriel. Selon eux, c’est d'abord cette option-là qui fera le développement du pays. Ils estiment en outre que les portes du Sénégal ne leur sont pas suffisamment ouvertes alors qu’ils disposent d’idées, d’expériences et d’importants réseaux de financement.

 

AMADOU NDIAYE

 

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