Publié le 4 Dec 2021 - 13:26
DOCTEUR SERIGNE DIOP, CONSEILLER A LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

‘’Le Sénégal a contribué à la construction du bateau le ‘Global Mercy’ à hauteur de 60 millions F CFA’’

 

Après son départ en mars 2019, Mercy Ships revient au Sénégal. Dans cet entretien, le docteur Serigne Diop, point focal de Mercy Ships à la présidence de la République et Docteur en biochimie, donne les raisons du retour de la fondation. Il se prononce sur la contribution du pays et la prise en charge de tous les frais afférant à l’alimentation du personnel.

 

Pourquoi le Sénégal a demandé le retour de Mercy Ships ?

Le Sénégal est un des pays qui a accueilli le Mercy Ships en 2018. Au niveau chirurgical, plus de 1 400 personnes sont opérées. En matière de formation également, beaucoup de choses sont faites. Ce retour du Mercy Ships était attendu par beaucoup de Sénégalais. Le Mercy Ships a dû repartir en mars 2020, à cause de la pandémie. A la demande du Sénégal, il est revenu pour continuer ses activités.  En 2022, il y a trois évènements majeurs. Le premier, c’est le retour du Mercy Ships appelé ‘’Africa Mercy’’. Il y a l’arrivée également du plus grand bateau qui s’appelle ‘’ Global Mercy’’. ‘’Africa Mercy’’ arrive le 2 février 2022 et le ‘’Global Mercy’’ arrive au mois de Mai. Il sera inauguré par le chef de l’Etat Macky Sall, en présence d’au moins 14 chefs d’Etat africains venant de 30 pays où le Mercy Ships a opéré pendant ces 30 dernières années. Il va rester pendant 10 à 12 mois pour continuer le travail que le Mercy Ships avait fait en 2019 et en 2020.

Le troisième volet de l’activité sera le workshop des chirurgiens. On veut avoir les meilleurs spécialistes de chirurgie pour nous aider à élaborer un plan chirurgie pour le Sénégal et un plan chirurgie pour l’Afrique. Sur l’ensemble des 54 pays africains, il n’y a que sept pays qui ont des plans chirurgicaux. C’est important que le Sénégal prenne ce leadership, pour faire un plaidoyer avec le principe pour l’adoption de plan chirurgie pour tous les pays africains. On sait qu’il y a un plan contre le sida, le paludisme, la cécité en Afrique, mais il n’y en a pas pour la chirurgie. Il faut savoir que 32 % des mortalités en Afrique sont dues à un manque d’accès à la chirurgie. Le Sénégal n’est pas resté les mains croisées.

Est-ce que tous les dossiers des médecins qui interviennent dans le bateau sont soumis à l’Ordre des médecins du Sénégal ?

Il faut savoir que c’est de l’humanitaire. Il y a 1 200 personnes ; c’est des volontaires. Ils paient même pour venir habiter dans le bateau et opérer nos enfants. Ils sont sélectionnés parmi les meilleurs médecins au monde. La question des dossiers médicaux a été déjà abordée. Je souhaite qu’on ne s’y attarde pas trop, parce que quand quelqu’un vient vous aider, qu’il ferme sa clinique à Londres, c’est qu’il est vraiment qualifié. Quand quelqu’un vient des Etats-Unis pour opérer nos enfants, je trouve plutôt que tous les ordres (médecins, chirurgiens, entre autres) viennent apporter de l’aide. C’est une question de volontariat, une question humanitaire.

Comment comptez-vous aider le Sénégal et l’Afrique en général dans l’obtention de plans de chirurgie ?

Nous avons signé deux accords avec le Mercy Ships. En tant que point focal Mercy Ships pour la présidence de la République, il y a un accord entre le Sénégal et le Mercy Ships pour une durée de 10 ans où ils vont rester ici ou quand le bateau part ou qu’on a des activités, réparation, rénovation d’hôpitaux. Il y a maintenant un accord entre le ministère de la Santé et le Mercy Ships pour le séjour dont il est question ici, c’est-à-dire celui de ‘’Africa Mercy’’ et maintenant le séjour pour ‘’Global Mercy’’. Le Sénégal a contribué à la construction de ce nouveau bateau, le ‘’Global Mercy’’, pour 100 mille dollars soit 60 millions F CFA. On était avec le président à New York, il y a deux ans, à la cérémonie de donation. Le Mercy Ships a signé un accord avec le Sénégal pour cinq ans, un autre pour une dizaine d’années. Dans cet accord, nous allons travailler sur le plan chirurgie. C’est pour rendre la chirurgie disponible aux quatre coins du Sénégal et du monde.

Donc, le Mercy Ships va nous aider à mettre en place un plan avec des ressources humaines, financières, matérielles. Ce plan est extrêmement important. Le Sénégal va être encore la capitale de la chirurgie en 2022 et que le chef de l’Etat va être certainement le porteur de ce message d’espoir de la chirurgie pour tous en Afrique. Le Sénégal va aussi collaborer avec ce plan chirurgie que nous allons faire avec l’Organisation mondiale de la santé avec le Mercy Ships pour porter ce message pour toute l’Afrique.

Pourquoi le Sénégal est choisi pour fêter les 30 ans de Mercy Ships ?

Nous sommes l’un des rares pays qui est allé dire merci au Mercy Ships. L’autre chose, c’est les participations matérielles du Sénégal. Depuis 2018, le président Macky Sall a pris en charge tous les salaires des jeunes Sénégalais (250 personnes) qui travaillaient au Mercy Ships. Chaque mois, le président offre 30 bœufs comme une contribution à l’alimentation des agents qui sont à bord du Mercy Ships. Tout le carburant du Mercy Ships, presque 7 000 litres par jour, l’eau potable, le ramassage des déchets, tout cela est pris en charge par le Sénégal. Pour être de bons amis, il faut faire de bons comptes. Quand on vous lave, frottez-vous au moins le corps pour être propre. C’est des coûts énormes.  L’autre chose qu’on oublie est que quand un bateau s’installe ici, c’est en transit temporaire. Il doit payer plus de 1 à 2 millions de dollars par an. Le Sénégal a décidé de ne pas faire payer à Mercy Ships ces frais de stationnement pendant un an au niveau du pays.

L’autre approche très importante, c’est le fait que le Sénégal contribue à l’alimentation de ce bateau. C’est dire que non seulement nous recevons quelque chose du Mercy Ships, mais nous donnons notre contribution au Mercy Ships. Au-delà du fait que le bateau sera inauguré ici, il y a un autre honneur qui est fait au Sénégal : c’est d’accueillir un siège ici en Afrique pour dans les 10 et 100 prochaines années que le Mercy Ships continue de travailler avec le Sénégal. Le Mercy Ships organise chaque année des cérémonies pour demander aux pays de contribuer pour la construction du bateau. Nous sommes l’un des rares pays à contribuer à la construction de ce bateau. C’est dans ce sens que le président a contribué pour la construction à raison de 100 mille dollars, soit 60 millions F CFA.  Parce que le chef de l’Etat a pensé que quand on vous aide, quand on revient en Afrique, les 54 pays africains devraient quand même contribuer. Le coût de ce bateau, c’est 200 millions de dollars, soit 100 milliards de F CFA.

Donc, si des volontaires du monde entier mettent de l’argent, leur savoir et leur savoir-faire à la disposition, alors le Sénégal a contribué.

Est-ce qu’il y a d’autres activités en dehors de la chirurgie au Sénégal ?

En dehors des soins chirurgicaux, il y a aussi l’agriculture. Si vous allez à Sandiara, dans le centre Biocheba qui forme les jeunes, il y a l’agriculture nutritionnelle sans pesticide et sans engrais qui est enseignée à 36 jeunes qui seront après financés et qui vont s’installer pour produire des légumes. L’impact est beaucoup plus important que ce que l’on voit à travers le bateau et les soins offerts. Le transport des patients de leur village jusqu’à Dakar est gratuit.

C’est un partenariat gagnant-gagnant. Nous sommes l’un des rares pays qui fait cela et nous allons continuer à le faire. Le bateau coûte très cher, c’est 1 milliard par mois. C’est comme si on nous donnait 20 milliards par année qui viennent s’ajouter à notre budget de la santé, qui vient s’ajouter à une technologie très avancée avec des choses que nous ne savons pas faire. C’est une nouvelle unité qui vient renforcer les soins. C’est des bateaux qui consomment énormément de carburant, parce qu’il y a plusieurs moteurs. Il y a des générateurs, c’est des centrales électriques flottantes, des hôtels flottants. Donc, il y a 600 à 700 personnes. Tous ces frais d’eau de gestion des déchets, le Sénégal va aussi contribuer. Dans l’accord que nous avons signé, même si le bateau part, le Sénégal continue de bénéficier de la formation des Mercy Ships.

On est en période de pandémie et la vaccination est un volet important. Est-ce que vous allez exiger des patients la vaccination ?

Il faut savoir qu’en début de la Covid, j’ai été au ministère pour apporter la contribution du bateau de 90 millions de francs CFA. Tout récemment, quand nous étions au Texas, le Mercy Ships a offert au Sénégal une somme de 125 millions pour l’achat de vaccins anti-Covid. A cela s’ajoute le fait que tous les médecins qui viendront à bord du bateau seront tous vaccinés avant de venir au Sénégal. C’est une exigence que le Mercy Ships a donnée.

Tous les patients qui sont identifiés seront vaccinés bien avant de venir. Ce financement de 125 millions qui va nous permettre d’acheter des vaccins, on a été déjà voir les gens de Johnson & Johnson pour avoir des patients à dose unique. Cela nous permettra de couvrir pratiquement des centaines de milliers de personnes au Sénégal. Le Sénégal a décidé d’aller beaucoup plus loin en créant un centre de production de vaccins et de recherche. Cela pour ne plus dépendre des autres et que même s’il y a de nouvelles mutations, qu’on puisse prendre en charge cela. Les malades et tous les travailleurs, les cuisiniers tous seront vaccinés. Pour montrer qu’on est vacciné, on a le carnet qui vient du dispensaire, il y a aussi le passe-sanitaire.  Le document le plus important sera le certificat de vaccination.

VIVIANE DIATTA 

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