Les Universités sénégalaises sombrent dans un déficit budgétaire
C’est une situation financière critique des universités publiques sénégalaises qu’a relaté un document du Ministère de l'Enseignement supérieur : un déficit de 22,7 milliards entre 2009 et 2011 alors qu'en 2012, le déficit de financement pour les cinq universités est de 11,9 milliards.
Les universités publiques sénégalaises ont connu une situation financière critique entre 2009 et 2012. En atteste une note sur ''l’équilibre budgétaire'' des universités publiques produite par le Ministère de l'Enseignement supérieur. Selon ce document, les 5 universités publiques (Cheikh Anta Diop, Gaston Berger, Thiès, Bambey, et Ziguinchor) sont largement déficitaires. De 2009 à 2011, le budget alloué aux universités ne couvrait même pas plus de 83% des dépenses. Cela a entraîné un déficit budgétaire de l’ordre de 22,7 milliards de francs Cfa pendant ces trois années.
En 2012, les ressources allouées aux universités sont encore insuffisantes. Après seulement six mois de fonctionnement, souligne la note, le déficit de financement est de l’ordre de 11,9 milliards, “compte non tenu de 88 millions d’arriérés dus à la SENELEC par l’université de Thiès et 700 millions d’arriérés de salaires au titre des mois de novembre et décembre 2011 de l’UGB déjà payés sur la trésorerie de 2012''. L’université de Dakar, à elle seule, a eu en 2012 un gap de “8,7 milliards entre le budget voté et le coût réel des engagements essentiellement incompressibles“.
“Le déficit des universités provient essentiellement d’une sous-estimation systématique des charges de personnel et dans une moindre mesure du récent transfert de l’Etat aux universités de la prise en charge des factures d’électricité sans accompagnement financier“, explique le document. Le déficit des universités est surtout occasionné par les lourdes rémunérations du Personnel administratif, technique et de service (PATS). Pour l’ensemble des quatre universités, le PATS perçoit une rémunération de 11,645 milliards de francs Cfa. Le personnel a environ 23,841 milliards de francs Cfa. Ainsi donc, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a un déficit moyen de 5,3 milliards de francs Cfa par an, l’UGB 1 milliard environ, l’université de Ziguinchor 560 millions, l’université de Thiès 560 millions et celle de Thiès a un déficit de l’ordre de 115 millions.
310 milliards de financement entre 2013 et 2017
Pour faire face à ce déficit budgétaire accru des universités publiques sénégalaises, les nouvelles autorités ont projeté un “besoin de financement cumulé de l’ordre de 310 milliards sur la période 2013-2017“. Toujours dans l’ordre de pallier le gap, la contribution des universités sur ressources propres va passer de “7,5% des dépenses totales en 2012 à plus de 30% en 2017, soit 80 milliards sur ce quinquennat''. À partir de cette période, tout un plan d’action sera mis en place pour un équilibre budgétaire dans les universités publiques. Il va surtout mettre l’accent sur la “réduction de la part des bourses, notamment étrangères, dans les budgets des universités“.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
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