Djimbéring tire la sonnette d’alarme
La dynamique érosive côtière au niveau du littoral entre Cap-Skirring, Djimbéring et Nikine (tout près de Carabane), long de près de 30 km, sur la rive gauche du fleuve Casamance, inquiète les populations et les responsables de la Communauté rurale de Djimbéring, dans le département d’Oussouye.
Si au niveau de la rive Cap-Skirring-Djimbéring, des dispositions ont déjà été prises pour apporter une réponse à l’érosion côtière, c’est surtout sur le cordon entre Djimbéring et Carabane que le phénomène de l’érosion prend de l’ampleur. Très vulnérable du fait notamment de l’existence dans cette zone d’une ‘’roche meuble’’, le littoral ne résiste plus aux assauts répétés des eaux de l’embouchure du fleuve Casamance et de l’océan atlantique.
Entre 2004 et 2012, ce sont en tout près de 15 km de terre qui ont été avalés par la mer, a indiqué, Lat Grand Dione, le chef de la Brigade des Eaux et Forêts de Cabrousse. ‘’3m chaque année’’, a précisé le PCR de Djimbéring, l’environnementaliste Tombon Guèye. ‘’Le grand fétiche du village de Nikine a été délocalisée’’, a ajouté M. Guèye. Les conséquences sont de plusieurs ordres, a-t-il expliqué. Sur le plan écologique, l’on assiste, depuis, à un taux très élevé de mortalité végétale ainsi qu’une intrusion marine très avancée au niveau des rizières. Ce qui, au demeurant, les rend impropres à l’agriculture. Ainsi, la riziculture, pilier de l’économie agricole dans la zone, risque de disparaître. Faute de rizières. La dynamique érosive a aussi pour conséquence, l’ensablement notamment du chanel qui mène à Ziguinchor, la salinisation des terres et l’engloutissement des rizières.
Loin de constituer une fatalité, l’érosion côtière au niveau du cordon Cap-skirring-Djimbéring-Nikine-Carabane peut trouver une réponse durable si des actions idoines sont entreprises aussi bien au niveau des pouvoirs publics, des partenaires de l’Etat mais aussi des populations. C’est tout le sens de la journée dédiée à l’environnement organisée ce jeudi par la Communauté rurale de Djimbéring. Laquelle, avec l’appui logistique de l’Ong Océanium, de bonnes volontés et des services locaux des Eaux et Forêts, a reboisé près de 12 mille plants de filao. Une espèce qui, de l’avis du Chef de Brigade des Eaux et Forêts de Cabrousse, résiste au sel, à la brise, au bétail mais surtout peut survivre sans trop d’eau.
HUBERT SAGNA