Etre femme et journaliste peut-il être un fardeau ? Pour Diatou Cissé Badiane, Safy Ly Sow et Maimouna Ndour Faye, qui ont tenté de répondre à la question, c’est leur rôle et leur responsabilité de savoir concilier les deux. Elles participaient, hier 8 mars, à un panel sur le thème : ‘’Rôles et responsabilités de la Femme dans les médias. Quel comportement pour réussir les deux ?’’.

Pour célébrer la femme, la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (Cjrs) a invité trois ‘’braves dames’’ de la presse. Il s’agit de Diatou Cissé Badiane, Maimouna Ndour Faye et Safy Ly Sow. Ces dernières  ont exposé sur la problématique des femmes dans le milieu des médias. La rencontre a réuni des journalistes et étudiantes à l'amphithéâtre de l'ISEG. Elle leur a permis d’échanger sur ‘’le rôle et la responsabilité des femmes dans les médias, quel comportement pour réussir les deux ?’’. Ensemble, elles on a essayé de traiter la problématique de long en large.

Selon Maïmouna Ndour Faye, directrice de la chaine de télévision 7TV et du site d’information Az actu, tout est question d’habitude. ‘’Je ne me pose plus cette question parce que j’ai l’habitude, j’ai toujours été active. J’étais étudiante à l’Université Cheikh Anta Diop alors que j’étais mariée. Au début, c’était un peu difficile parce qu’on est parfois tenaillée par une certaine culpabilité. Car il y a certaines choses qui sont innées chez la femme.  Nous sommes très sensibles et très proches de nos progénitures mais au fil du temps, on arrive à se faire une raison’’, a-t-elle laissé entendre. Poursuivant son analyse, l’ancienne collaboratrice de la 2Stv estime que le fait d’exercer le métier de journaliste ne peut nullement être un fardeau. Il suffit juste, dit-elle, d’une bonne organisation pour allier les deux. ‘’Il faut savoir tirer dans ses ressources intérieures féminines parce que les femmes sont très fortes. Il faut avoir une bonne organisation. Ce n’est pas difficile d’être une bonne mère de famille, une bonne épouse et une bonne femme professionnelle. Il faut les allier et éviter parfois que les obligations de la vie familiale impactent sur les obligations professionnelles’’, a-t-elle rappelé avant de déclarer : ‘’Souvent le problème des femmes, c’est de faire un choix. Quand on s’engage dans ces métiers, il faut savoir qu’on n’est plus maître de son temps, de sa vie. Parfois il y a des périodes troubles, des moments importants de la vie de la nation. Un bon journaliste doit savoir être présent quelles que soient les exigences sociales’’, renseigne la promotrice et directrice de la 7TV qui  se pose toujours la question de savoir pourquoi elle se fatigue, pourquoi elle travaille. La réponse est simple pour la journaliste. ‘’Je travaille pour m’épanouir professionnellement parce que c’est un besoin intérieur, mais aussi pour offrir plus de chance à ma famille donc, ce n’est pas tout le temps une partie de plaisir.’’

Safy Ly Sow : ‘’J’ai perdu deux grossesses à l’heure du bouclage’’

Même son de cloche chez sa consœur Diatou Cissé. D’ailleurs de l’avis de Mme Badiane, il faut que les gens sachent qu’elles sont des femmes mais qu’elles n’appartiennent pas à leurs enfants encore moins à leurs époux ou à la belle famille. C’est des choix à assumer, donc il faut jouer carte sur table.

Safy Ly Sow,  quant à elle, invite les jeunes journalistes à bien choisir leurs futurs époux. Car d’après elle, il n’est pas donné à tout homme de gérer cette situation et de supporter l’absence de la femme à des heures tardives de la nuit, contrainte par les heures de bouclage. Mais surtout de faire des enfants très tôt avant que certaines responsabilités ne se présentent. ‘’J’ai perdu deux grossesses à l’heure du bouclage quand j’étais à Sud Quotidien. Par la suite, j’ai décidé de me retirer pour faire autre chose’’, confie-t-elle.

HABIBATOU WAGNE