D’ici 10 mois, le tronçon Cices - Golf club de Guédiawaye sera livré. L’Ageroute l’a fait savoir hier, lors de la visite des chantiers par le président du groupe de la Banque islamique de développement.

Les populations de Diamalaye et des Parcelles-Assainies pourront bientôt sortir de leur quartier avec plus de facilité. Les travaux de la deuxième section du prolongement de la Vdn sont achevés à 70 %. Le chantier sera livré au mois d’octobre 2018. L’annonce est du coordonnateur du projet Ibrahima Sall, par ailleurs chef de la Division des travaux routiers à Ageroute. M. Sall s’exprimait hier, lors de la visite des chantiers par le président du groupe de la Banque islamique de développement (Bid), Bandar Mohamed Hajjar. Aujourd’hui, les ouvriers sont sur les travées. Si l’on en croit l’Ageroute, le plus difficile a été fait. ‘’Il nous a fallu plus d’un an pour fabriquer les charpentes’’, explique le coordonnateur. Pour le reste, il pense que les délais sont tenables.

Quant au président de la Bid, il s’est dit satisfait de ce qu’il a vu. ‘’Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est que les jeunes qui y travaillent sont presque tous des citoyens sénégalais. C’est ça qu’on appelle de la création d’emplois. Notre banque soutient en particulier les projets qui ont un impact sur la population’’, souligne-t-il. D’après M. Hajjar, qui s’est rendu également à la maison du Ter (Train express régional, projet auquel la banque participe au financement à plus de 190 milliards de francs Cfa), les projets du Sénégal financés par la Bid depuis sa création en 1976 sont de l’ordre de 2,5 milliards de dollars, soit plus de 1 600 milliards de francs Cfa. Le portefeuille actif s’élève actuellement à 1,7 milliard de dollars (près de 1 115 milliards de francs Cfa). Malgré l’importance des montants, la banque affirme être prête à faire plus. Son  président précise qu’en plus des infrastructures, la Bid va aussi intervenir dans les domaines de l’éducation, de la santé, des transports…

S’agissant de chantier, il s’étend sur 6 km, allant du Cices au Golf club de Guédiawaye. La première et la troisième section ont été déjà construites. La deuxième section a été la plus difficile du fait des emprises. Selon Ibrahima Sall, c’est la libération des zones concernées qui a posé problème, du fait des maisons situées sur le tracé de la route. Finalement, 75 habitations ont été recensées et les propriétaires indemnisés. En tout, 2,7 milliards de francs Cfa ont été payés pour libérer les emprises.

Deux ouvrages exceptionnels

Du fait également de la densité de la population aux Parcelles et de la spécificité de Cambérène, il a été décidé de construire deux ouvrages particuliers. ‘’Nous avons à Diamalaye un viaduc de plus d’un kilomètre de portée, qui permet de surplomber tous les carrefours traversés. C’est pour éviter les goulots d’étranglement. En fait, il a été constaté que sur la Vdn, il y a des points tels que le rond-point Sde et celui de Keur Gorgui qui occasionnent des bouchons et ralentissent la circulation. Or, les Parcelles-Assainies ont un quartier à forte densité de population (400 000 habitants). Un viaduc de cette longueur permet donc d’enjamber les carrefours pour éviter des embouteillages au niveau des différentes voies de sortie de cette commune populeuse. Il permet d’avoir aussi des zones déambulatoires destinées à la population.

L’autre ouvrage se trouve à Cambérène. Il a 350 mètres de portée et est conçu pour ne pas gêner la vue à l’esplanade du mausolée de la cité religieuse. Il est aussi accompagné d’un volet assainissement. Selon le Dg de l’Ageroute, l’Etat avait commandité une étude d’impact sur les infrastructures. Les résultats ont montré que la Vdn avait le plus d’impact sur la population. Il faut dire que le financement des infrastructures est devenu un enjeu mondial. Selon le président du groupe de la Bid, l’Afrique subsaharienne, à elle seule, a besoin, chaque année, de 90 milliards de dollars pour ce volet. D’où l’engagement de la Bid aux côtés du Sénégal.    

BABACAR WILLANE