Le retour forcé des «sorciers blancs»
Après l'échec de Joseph Koto à la tête des Lions, la Fédération sénégalaise de football (FSF) a décider de chercher un entraîneur de ''haut niveau''. Un aveu qui ouvre les portes aux ''sorciers blancs''.
«Concernant leur remplacement (Joseph Koto et son staff), nous sommes toujours dans une logique de concertation avec l'État, afin de voir les dispositions à prendre par rapport aux orientations pour trouver un entraîneur de haut niveau». Ce message du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, est clair. Prononcé à l'issue de la réunion du Comité exécutif qui a limogé le sélectionneur des Lions, il annonce que l'ère des ''sorciers noirs'' semble révolue. Après l'échec de Joseph Koto, les Fédéraux sont obligés de jeter leur dévolu sur les ''sorciers blancs''.
Toutefois, on n'aura pas à reprocher aux dirigeants du foot sénégalais de n'avoir pas fait confiance aux techniciens locaux. Depuis 2008 et la démission de Henri Kasperczak en pleine campagne de Coupe d'Afrique des Nations (CAN) au Ghana, les Fédéraux avaient décidé, jusqu'à avant-hier au moins, de faire confiance à l'expertise locale. Malheureusement, ils vont devoir revoir leur conviction, les résultats n'ayant pas été à la hauteur du potentiel que regorge le Sénégal. Car, de Lamine Ndiaye à Joseph Koto, en passant par Amara Traoré, les Lions ont connu des cauchemars répétitifs.
Lamine Ndiaye : Piqué par des Scorpions
C'est lui qui a amorcé la nouvelle ère des ''sorciers noirs'' au Sénégal après l'échec du technicien franco-polonais, Henry Kasperczak. Mais Lamine Ndiaye, promu sélectionneur titulaire en février 2008 après le départ de l'ancien entraîneur de la Tunisie, n'aura passé que huit mois à la tête des Lions. La faute à une piqûre des Scorpions très venimeuse. Avec lui, les Gambiens étaient venus priver le Sénégal de participation à la CAN et au mondial 2010, à l'issue d'un nul (1-1) à Dakar lors de la dernière journée de la première phase de poule, en octobre 2008. Une élimination qui a poussé les fédéraux à le limoger. Aujourd'hui, l'ancien coach du Coton Sports (D1, Cameroun) est en train de prendre sa revanche sur la vie. Enrôlé par les Congolais du TP Mazembe, Lamine Ndiaye fait des merveilles avec les coéquipiers du fantasque Trésor Mputu. Il leur a d'abord offert une Ligue africaine des champions avant de les hisser en finale du mondial des clubs en 2011. Qui disait que ''Nul n'est prophète chez soi'' ?
Amara Traoré : Du rêve à la désillusion
Avec ce technicien, le Sénégal a rêvé. Malheureusement, tout s'est transformé en cauchemar, le temps d'une phase finale de CAN. Et le meilleur entraîneur est devenu subitement le pire. Car il a battu des records, de beaux comme de tristes. C'est le seul à avoir qualifié les Lions pour une Coupe d'Afrique avec cinq victoires et un nul en phase de poule. Il est aussi l'unique technicien à rentrer d'une campagne continentale avec zéro point en trois matches de groupe à Bata, lors la 28e édition tenue au Gabon et en Guinée Équatoriale. Aujourd'hui, l'ancien coach de la Linguère de Saint-Louis est annoncé au Jaraaf de Dakar. Une opportunité pour relancer sa carrière.
Koto : L'échec programmé
''Joseph Koto n'était pas le meilleur choix''. Cet aveu du 2e vice-président de la FSF, Louis Lamotte dans une interview sur Canal+, reprise par le quotidien Stades, est de taille. Il résume parfaitement les circonstances dans lesquelles l'ancien ailier droit de poche de la Jeanne d'Arc de Dakar a atterri à la tête des Lions. Cet ex-patron de la sélection locale a été nommé entraîneur intérimaire en mai (après la défection de Pierre Lechantre) avant d'être confirmé en juillet passé à la suite de deux victoires (dont une en amical 1-0 au Maroc) et d'un nul. Mais ses limites en matière de management et l'élimination honteuse des Lions par la Côte d'Ivoire ont eu raison de lui. Car il s'est incliné en aller comme au retour (4-2 à Abidjan et 2-0 à Dakar).
ADAMA COLY