L’Etat du Sénégal mettra des enseignants à la disposition de Diambars
Venu inaugurer l’Institut Diambars à l’occasion de ses 10 ans d’existence, le président de la République, Macky Sall, a accédé à la demande du président dudit centre de formation de mettre à leur disposition des enseignants affectés par le Ministère de l’Éducation nationale.
Pour sa mission de formation et d’éducation des futurs champions et citoyens sénégalais, le président de la République Macky Sall a donné son accord de mettre à la disposition de l’Institut Diambars des enseignants affectés par le Ministère de l’Éducation nationale. Cet engagement a été pris par le Chef de l’État hier à l’occasion de l’inauguration de l’institut qui fête son dixième anniversaire. En plus de cette requête, le président de Diambars a sollicité une contribution de l’État sous la forme d’une ''cession gracieuse et définitive’’ du terrain sur lequel l’institut est implanté. Car celui-ci est une propriété de l’État du Sénégal. Compte tenu du ''coût assez élevé’’ du terrain, le président de la République a assuré qu’il donnera ''instruction au ministre de l’Économie et des Finances’’ d’étudier avec Saer Seck ''les meilleures solutions permettant à Diambars d’en être propriétaire''. Les co-fondateurs de Diambars, Bernard Lama, Jimmy Adjovi-Boco, étaient présents, à l’exception de Patrick Vieira empêché.
Par ailleurs, Macky Sall a invité les dirigeants du football sénégalais à ''placer les intérêts des jeunes au cœur de leurs préoccupations’’.
Saer Seck plaide pour les clubs sénégalais
Le président de Diambars n’a pas manqué de jouer son rôle de président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP). Ce dernier a interpellé le président de la République sur la difficulté des clubs professionnels à honorer leurs charges fiscales. ''La situation fiscale de nos clubs professionnels risque d’asphyxier le football de notre pays dans les mois et années à venir, a affirmé Saër Seck. Nous vous proposons, s’adressant au Chef de l’État, de bien vouloir faire étudier par votre gouvernement la possibilité de faire bénéficier aux clubs professionnels d’un moratoire fiscal de 10 à 15 ans, par exemple. Période pendant laquelle ils seraient exonérés de tous impôts, droits, taxes et redevances afin de favoriser et massifier le processus de professionnalisation’’. En guise de réponse, Macky Sall a promis que des solutions pourront être trouvées grâce au Fonds national de développement du sport annoncé par le Premier ministre, Aminata Touré, dans sa déclaration de politique générale.
La cérémonie d’hier a enregistré la présence massive des autorités étatiques dont le ministre de la Décentralisation, Oumar Youm, du ministre d’État et directeur de Cabinet du président de la République, Makhmout Saleh, entre autres. Il y avait également les autorités fédérales, en premier rang le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor, de son prédécesseur Mbaye Ndoye. Des anciens internationaux étaient parmi les invités, dont le capitaine des Lions de 2002, Aliou Cissé, et Ferninand Coly.
REACTIONS...
BERNARD LAMA, COFONDATEUR DE DIAMBARS
''Le sport n’est pas la priorité de nos États. Ce qui est un peu dommage’’
''Ça fait trois ans que je ne suis pas venu au Sénégal. En arrivant ici, j’ai été beaucoup impressionné car depuis tout ce temps, les arbres ont poussé. La structure de Diambars, son organisation, s’est également améliorée. On a posé les jalons et les bases qui nous ont permis d’avancer et ont également permis au football sénégalais d’avancer. Normalement dans les dix ans à venir, nous devons encore augmenter la qualité de ce que nous faisons, des installations. Et d’une manière globale, dans le pays les choses doivent progresser. Car Diambars joue le rôle de locomotive, ce qui est une bonne chose. On aimerait aussi voir des infrastructures comme ça en Afrique. Il y a l’espace, le talent, l’argent pour ça. Ce qui nous manquait auparavant, c’était l’expertise. On l’a maintenant. On a commencé déjà avec l’implantation d’un institut en Afrique du Sud. Je discutais avec Saër. Je lui disais que l’État du Sénégal doit prendre ce projet et le proposer à l’Union africaine. C’est une bonne vitrine. Et c’est une bonne contribution que le Sénégal amènerait au continrent africain. C’était un modèle viable. Car on a montré que ça fonctionne. En général, le sport n’est pas la priorité de nos États. Ce qui est un peu dommage. Car rendez-vous compte de l’économie qui se développe tout au tour, des emplois qui sont créés.''
ALIOU CISSÉ, COACH ÉQUIPE OLYMPIQUE
''C’est à partir de projet comme ça que notre football va progresser’’
''Je pense que c’est quelque chose de très bien. Diambars est en train de travailler depuis dix ans. Ils sont en train de sortir d’excellents joueurs qui, je l’espère, continueront à fournir l’équipe nationale A et les autres sélections du Sénégal. Cette initiative est valorisante. Et c’est intéressant que d’autres puissent voir le jour au Sénégal. C’est à partir de projet comme ça que notre football va progresser. En tant qu’anciens internationaux, je pense que nous sommes également aptes à nous lancer dans des projets pareils, même si chacun a ses préférences. Certains préfèrent être sur le terrain, d’autres non. C’est très important d’être de bons footballeurs. Mais comme on a l’habitude de le dire, avant d’avoir des footballeurs, on a des hommes. Et donc, l’éducation est importante. C’est grâce à des clubs et des centres de formation comme Diambars que nous (entraîneurs) arrivons à gagner du temps car on se retrouve avec un produit bien façonné.''
''Le Sénégal n’a pas beaucoup de chances'' devant la Côte d’Ivoire En marge de l’inauguration de l’Institut Diamabars, l’ancien gardien de but de l’équipe de France, Bernard Lama, a déclaré que le Sénégal n’avait pas de chance pour se qualifier devant la Côte d’Ivoire. ''Si on regarde ce qui s’est passé ces dernières années, le Sénégal n’a pas beaucoup de chances en jouant à l’extérieur’’, a-t-il affirmé. Selon lui, ''le Sénégal devra créer l’exploit''. ''Je pense, poursuit-il, qu’il en a les moyens’’. Analysant la situation du Sénégal, le portier de l’équipe de France championne du monde en 1998, dira que ''le Sénégal a besoin de refaire son histoire''. ''Il faut mettre 2002 derrière nous. Il faut passer à autre chose. Ce n’est pas toujours facile. Des fois, on a besoin de 2 à 3 générations pour que cela se réalise'', a dit l'ancien gardien de but du Paris Saint-Germain. Les Lions affrontent les Éléphants de Côte d'Ivoire le 16 novembre prochain en match retour des barrages du mondial 2O14, zone Afrique. À l'aller, le Sénégal avait perdu (3-1) à Abidjan. |
LOUIS GEORGES DIATTA (STAGIAIRE)