Génocide Rwandais
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Un rapport pointe les "responsabilités lourdes et accablantes" de la France, qui s'est massivement impliquée au Rwanda à partir des années 90, et "alignée" sur le régime hutu du pays, dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.
Effectués par des chercheurs français, le rapport a été remis, hier, au président Emmanuel Macron. Ses conclusions pointent "la faillite de la France au Rwanda", soulignant, cependant, que "rien ne vient démontrer" qu'elle s'est rendue "complice" du génocide qui a fait au moins 800 000 morts, selon l'ONU. La commission, présidée par l'historien Vincent Duclert, a été mise en place en 2019 par Emmanuel Macron. Le rôle de François Mitterrand, président de la République à l'époque, est particulièrement pointé du doigt.
"La France s'est longuement investie au côté d'un régime qui encourageait des massacres racistes. Elle est demeurée aveugle face à la préparation du génocide et cet alignement sur le pouvoir rwandais procède d'une volonté du chef de l'Etat et de la présidence de la République", renseigne le texte. Cette relation, doublée "d'une grille de lecture ethniciste" de la situation au Rwanda, a justifié "la livraison en quantités considérables d'armes et de munitions au régime d'Habyarimana, tout comme l'implication très grande des militaires français dans la formation des Forces armées rwandaises" gouvernementales.
Au moment du génocide, la France "a tardé à rompre avec les responsables, et a continué à placer la menace du FPR (Front patriotique rwandais, l'ex-rébellion tutsi qui mit fin au génocide) au sommet de ses préoccupations", écrivent les historiens. Avant de poursuivre : "Elle a réagi tardivement avec l'opération militaro-humanitaire Turquoise entre juin et août 1994, qui a permis de sauver de nombreuses vies, mais non celles de la très grande majorité des Tutsis du Rwanda exterminés, dès les premières semaines du génocide".