Publié le 7 Jan 2014 - 16:43
GADAYE- 250 MAISONS DÉMOLIES, 2 MILLIARDS RÉDUITS EN GRAVATS

 Les propriétaires comptent saisir la justice, le promoteur confiant

 

Plus de 253 maisons ont été démolies à Gadaye, par un promoteur immobilier du nom de Babacar Fall. Les propriétaires des maisons comptent ester en justice. Le promoteur exhibe des preuves et se dit confiant.

 

Les propriétaires de 253 maisons à Gadaye, une localité du département de Pikine, ont eu la surprise de voir débarquer, il y a quelques jours, des caterpillars et une escouade de gendarmes. Actionné par le promoteur Badara Fall qui réclame la propriété des lieux, toutes les maisons ont été rasées.

Hier, arborant des brassards rouges, les membres des 250 familles ont tenu un sit-in sur le terrain vague jonché de gravats qui abritait, il y a peu, leurs habitations. Hommes, femmes, enfants, veuves ont crié leur désarroi. Loin d'être résignés à leur sort, ils comptent ester en justice, contre le promoteur immobilier Babacar Fall. 

Beaucoup de maisons étaient en cours de construction. Par contre, d'autres étaient achevées. Le préjudice subi est estimé au bas mot à plus de 2 milliards. ‘’Nos maisons ont été détruites par une société dénommée Technologie 2000, dirigée par Babacar Fall. Nous dénonçons cette injustice, car plus de 253 maisons ont été détruites, alors que nous les avions acquises auprès de la famille Ndiobène.

Et c'est cette même famille qui lui a vendu les terrains pour qu’il puisse construire sa cité''. Babacar Tine, coordinateur du collectif des acquéreurs de Gadaye, renseigne qu'ils ont rencontré le président de la République qui les a mis en rapport avec le ministre Mahmout Saleh. Le coordinateur ajoute que parmi les victimes, certains ont passé leur vie à économiser. D’autres ont investi l’argent de leur héritage pour acheter un terrain et construire.

Pis, quelques-uns avaient fini de construire. ‘’ M. Fall a usé de faux dans le dossier, pour tromper tout le monde. Car, il a utilisé des personnes assermentées, pour duper tout le monde, dans le seul but d’acquérir cette espace. Mais nous gardons espoir, c’est la raison pour laquelle nous demandons de l’aide au président de la République, afin que justice se fasse’’, poursuit-il, le cœur meurtri.

El Hadji Diouf : ''Une bataille multiforme''

Pour gagner la bataille, le collectif a pris des avocats en la personne de Mes Assane Dioma Ndiaye, El Hadji Diouf, etc. Ce dernier a déclaré que les avocats vont tenir une conférence de presse. Le combat, dit-il, sera multiforme, même s’il ne compte pas, à ce stade, révéler les contours qu’ils vont définir pour une victoire totale. ''Il y a une campagne de communication pour présenter les victimes comme des bandits qu’il faut emprisonner. Les criminels, sont ceux qui sont venus démolir ces maisons. Attendant la conférence de presse que les avocats de ces victimes vont tenir, nous sommes venus pour les assister’’, a réagi Me Diouf.

‘’Je possède un état de droit réel’’

Interpellé, Babacar Fall a brandi des documents dont EnQuête détient copies, pour prouver qu’il est dans la légalité. Le promoteur soutient que les propriétaires des maisons détruites ont acheté des terrains à un groupe de personnes qui excellent dans le faux, depuis plus de 20 ans et dont plusieurs parmi elles sont dans les liens de la détention, et d’autres recherchées par la justice. ‘’En effet, le terrain qui est titré 9952 au nom de l’État, depuis 1997, a été donné en bail à la famille Ndiobène de Yeumbeul.

On me l’a vendu, devant notaire en 2001. Je vous ai fourni tous les documents. J’ai construit la première partie où il y a 400 maisons. L’autre, dont ces personnes parlent, devrait bientôt être exploitée’’, a confié M. Fall. ‘’Je possède un état de droit réel et c’est le document qui justifie la jouissance. Je n’ai aucun problème avec ces personnes, d’autant plus qu’elles n’ont respecté aucune des règles de cession éditées par l’État. Elles ont acheté des terrains à moins de 2 millions, sur la base d’un seul contrat de vente signé par un individu, sans le faire devant un notaire. En cela, elles ont enfreint la loi.

Elles sont victimes de ces personnes malintentionnées, mais en réalité, c’est de leur responsabilité. Elles ont construit sur un terrain non viabilisé et sans autorisation de construction. Donc, devant la loi, elles sont passibles d’une condamnation pénale.’’ A l’en croire, il n’est point ébranlé par le pool d’avocats des autres propriétaires. ‘’Dites-moi où est ce qu’on peut trouver, dans la région de Cap-Vert, un terrain qui coûte moins de 4 millions. J’ai un financement d’un montant de 7 milliards et je compte construire ces maisons et sur ce terrain’’, a conclu le promoteur immobilier.

CHEIKH THIAM

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