L’appel à la remobilisation d’Ousmane Sonko
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Venu présider la 4e Session ministérielle de l'Agence panafricaine de la Grande muraille verte, le Premier ministre a lancé un appel aux États pour une remobilisation, dans le souci de faire face aux changements climatiques. Il a souligné l’impératif de redéfinir les missions de l'Agence panafricaine.
La 4e Session ministérielle de l'Agence panafricaine de la Grande muraille verte a eu lieu hier. La cérémonie officielle a été présidée par le Premier ministre. Lors de cette rencontre, Ousmane Sonko a indiqué que l'enjeu est de lutter tous ensemble contre la désertification, source de bouleversements socioéconomiques dont les effets multiformes sur notre continent sont de plus en plus prégnants. ‘’De Dakar à Djibouti, les écosystèmes constituent les principales bases de production végétale, forestière, pastorale et animale, et fournissent un emploi à près de 80 % de la population de cette zone ainsi que des activités génératrices de revenus. Cependant, dans nos pays, la dégradation des sols entraîne une régression annuelle de près de 3 % de la production agricole, compromettant ainsi la sécurité alimentaire et accroissant la vulnérabilité de millions de personnes, en particulier dans les zones rurales’’, a diagnostiqué le chef du gouvernement.
Dans un Sahel confronté à une croissance démographique rapide et une jeunesse en quête de perspectives durables, le chef du gouvernement estime que le programme représente une réponse concrète aux défis migratoires et socioéconomiques qui les interpellent. ‘’Pour atteindre ces ambitions, il est impératif de redéfinir les missions de l'Agence panafricaine de la Grande muraille verte. Elle doit, en effet, être adossée à une structure capable non seulement de coordonner, mais également d'orienter, de rechercher des financements, d'assurer le suivi et l'évaluation des résultats attendus, et de renforcer les capacités d'intervention des agences nationales afin d'atteindre les objectifs’’, assure le Premier ministre sénégalais.
Ousmane Sonko d’ajouter : ‘’Cette agence constitue une réponse parmi les réponses, mais l'une des plus importantes que l'on peut apporter à ces problématiques qui nous interpellent. Elle a été créée en 2007. Le discours est assez logique sur les résultats et je le partage partiellement, mais nous devons nous livrer à notre propre introspection et essayer de faire autrement, de gérer avec rigueur et surtout de gérer au mieux ce qui nous interpelle et qui nous réunit tous. Ce mécanisme de financement est défaillant et le premier facteur est lié au fait que les États ne sont pas à jour sur leurs cotisations. D'après mes informations, seule la République islamique de Mauritanie est aujourd'hui à jour sur ses cotisations. Et nous les en félicitons. Mon pays, le Sénégal, est en retard d'une cotisation, je crois, et je peux m'engager ici au nom du gouvernement que cette arriérée sera honorée dans les plus brefs délais.’’
Dans ce sens, le Premier ministre a fait remarquer qu’il existe des fonds verts assez importants, un peu partout dans le monde, qui nous demandent qu’à être captés. Mais, a-t-il lancé à ses hôtes, ‘’cela dépendra de la qualité de notre organisation. Tous les problèmes soulevés ont retardé la mobilisation et l'absorption de fonds et ont créé la situation qui fait que certains bailleurs préfèrent traiter directement avec les antennes nationales plutôt qu'avec l'agence. Nous devrons tous travailler à régler rapidement toutes ces questions qui ne relèvent que de la volonté des États, qui ne nécessitent aucun effort financier particulier, aucun engagement, mais qui ne relèvent que de la volonté des États. J'insiste sur cela parce que c'est l'un de nos problèmes, ici en Afrique particulièrement. Je parle pour le Sénégal, qui est mon pays, et c'est l'un des grands défis des gouvernances’’.
‘’Restaurer 100 millions d'hectares de terres dégradées’’
Ensuite, il fait remarquer qu’avec une croissance démographique annuelle de 3 %, la population du Sahel, avec ses 400 millions d'habitants, est majoritairement constituée de jeunes. La situation, souligne Sonko, est également caractérisée par les effets des changements climatiques, notamment l'intensification des phénomènes extrêmes tels que les sécheresses et les inondations que le continent noir connaît dans ses pays respectifs. Il s’y ajoute la dégradation des écosystèmes, qui met en péril les moyens de subsistance en milieu rural et compromet le développement économique de cette zone.
‘’Face à cette situation, nos pays agissent pour renverser la tendance et relever les défis afin de garantir le bien-être des populations. Approuvée en 2007 par l'Union africaine, la Grande muraille verte est l'une des premières initiatives internationales sur l'environnement et la gestion des terres qui rassemblent des pays africains et des partenaires internationaux. Elle est conçue pour lutter contre les effets du changement climatique et de la désertification en Afrique.
À ce titre, elle vise à restaurer 100 millions d'hectares de terres dégradées dans les 11 pays de l'initiative, à assurer la séquestration de 250 millions de tonnes équivalentes de carbone et à créer 10 millions d'emplois verts d'ici 2030. En 2020, l'évaluation faite par l'Agence panafricaine de la Grande muraille verte des activités menées dans les 11 pays membres a conclu à la nécessité de mettre à l'échelle les résultats positifs obtenus. Les résultats encourageants témoignent du potentiel de cette initiative au point que de nouveaux pays manifestent leur intérêt à la rejoindre’’, s’est félicité le PM.
CHEIKH THIAM