Le maire Babacar Diop tire la sonnette

La ville de Thiès est frappée par une montée inquiétante de l’insécurité. Agressions, meurtres, cambriolages : les faits divers se multiplient et plongent les habitants dans un climat de peur croissant. Face à cette situation, le maire, Dr Babacar Diop, a décidé de hausser le ton et d’alerter les autorités compétentes.
Ce mardi 5 août, l’édile de Thiès s’est rendu à Darou Salam pour présenter ses condoléances à la famille de Ndoumbé Ndiaye, une mère de famille de 41 ans sauvagement tuée, alors qu’elle se rendait au marché. Très ému, le maire a profité de cette visite pour dénoncer publiquement la dégradation du climat sécuritaire dans la capitale du rail.
‘’Thiès devient dangereuse. Il faut que cela cesse !’’, a-t-il martelé, évoquant plusieurs drames récents qui ont choqué l’opinion : un vendeur de conteneurs agressé à son domicile et délesté de 7 millions F CFA ou encore un jeune conducteur de moto brûlé vif près du lycée Malick Sy.
Pour le Dr Diop, ces événements ne doivent pas être banalisés. Il annonce qu’il va saisir officiellement le directeur général de la Police nationale (DGPN) afin d’exiger un renforcement du dispositif sécuritaire. Avec près d’un demi-million d’habitants, Thiès ne compte que deux commissariats et trois postes de police – un maillage jugé largement insuffisant.
Le maire pointe également du doigt un déficit de coordination entre la police et la gendarmerie, notamment dans les zones périphériques qui relèvent d’autres juridictions administratives, mais qui dépendent économiquement et socialement de Thiès. Pour y remédier, il propose la création de polices d’arrondissement, l’implantation de nouveaux postes de police, une intensification des patrouilles ainsi que la mise en place de comités de vigilance citoyenne.
Autre levier évoqué : l’éclairage public. Selon le Dr Diop, ‘’l’obscurité est un facteur aggravant de l’insécurité’’. Il rappelle que Darou Salam, quartier fortement touché, a été le premier à bénéficier d’un programme d’éclairage initié par la mairie. Mais pour lui, cela ne suffit pas : il plaide pour une politique globale de sécurisation de l’espace urbain, incluant la création d’espaces de loisirs, le renforcement de la vie sociale et l’accompagnement des jeunes.
Enfin, le maire n’élude pas la question sensible des flux migratoires. Il note que Thiès accueille de nombreux migrants en situation de précarité, souvent venus de pays en crise. Une situation qui, si elle n’est pas encadrée, pourrait, selon lui, créer de nouvelles tensions.
Il appelle à une mobilisation générale pour enrayer la spirale de l’insécurité. ‘’La sécurité est une responsabilité partagée. L’État doit prendre ses responsabilités, mais les citoyens aussi’’, conclut le maire.
Ndeye Diallo ( Thiès)