L’Asred tire la sonnette d’alarme et menace
Suite aux mouvements d’humeur des prisonniers du Camp pénal sis à Liberté 6, l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) interpelle les autorités étatiques à travers un communiqué publié hier.
Les difficiles conditions de détention préoccupent l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred). C’est ainsi que l’Asred déplore les mouvements d’humeur survenus au Camp pénal de Liberté 6, vendredi dernier. La situation a empiré, hier, avec une grève de la faim des détenus incarcérés dans cette prison. Dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’, l’association dirigée par Ibrahima Sall a lancé ‘’un ultimatum aux autorités de ce pays, pour un règlement urgent de cette affaire avant qu’elle ne prenne des proportions inquiétantes’’. L’Asred d’avertir que ‘’si la demande de ces détenus, qui traversent des moments difficiles dans cette prison qui ne répond pas aux normes requises, n’est pas satisfaite, elle se verra dans l’obligation, quel qu’en soit le prix à payer, de donner ordre express à l’ensemble des anciens détenus du Sénégal et leurs familles, aux parents des 10 500 détenus des 37 prisons sénégalaises et à ses membres de mettre en œuvre un vote-sanction contre le régime de Macky Sall, aux prochaines élections’’.
M. Sall dit être saisi à travers une correspondance dans laquelle les prisonniers ont mentionné ‘’avoir subi des actes de torture infligés par des gardes pénitentiaires’’. Pis, les détenus ont protesté contre la maltraitance infligée par certains agents de la prison. Sur ce, ils sollicitent l’intervention urgente et sans délai de l’Observateur national des lieux de privatisation de liberté (Onlp), d’Amnesty International Sénégal, de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) et de toutes les organisations de défense et de promotion des droits humains au Sénégal. Non sans interpeller aussi au premier chef la tutelle, notamment le ministère de la Justice ainsi que la Direction de l’administration pénitentiaire (Dap).
Selon Ibrahima Sall, ‘’il est inadmissible qu’en 2018, le Sénégal continue à détenir des détenus de façon arbitraire’’. ‘’Ce régime a battu le record en matière de mandats de dépôt systématiques, avec des emprisonnements de personnes sans éléments de preuves tangibles dans la plupart des cas. Il n’existe aucun pays, en Afrique de l'Ouest, où l’on détient des détenus plus de 10 ans sans jugement et des déficients mentaux’’, a dénoncé le président de l’Asred. Poursuivant son propos, ce dernier soutient que ‘’dans les prisons sénégalaises, les détenus meurent comme des rats et s’entassent comme dans une boite de sardines’’.
AWA FAYE