Plaintes et complaintes du Sames

Le Bureau exécutif national du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) s’est plaint du traitement réservé à certains de leurs collègues dans l’exercice de leur fonction.
Des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes subissent, depuis plusieurs mois, des agressions via les réseaux sociaux et par voie de presse, déplore le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’. A titre d’illustration, il cite la dernière menace en date, œuvre de jeunes de Ranérou-Ferlo, à l’encontre du médecin-chef de district, ‘’ignorant les sacrifices de ce seul et unique médecin du département qui est plus vaste que certaines régions du Sénégal’’.
‘’Et même si, à l’instar de beaucoup d’autres districts, celui de Ranérou manque de ressources humaines et d’équipements, ces insuffisances relèvent de la responsabilité de l’Etat et des collectivités territoriales, mais pas de celle du médecin-chef de district’’, relèvent les syndicalistes. C’est pourquoi le Sames apporte ‘’son soutien total à ce vaillant collègue’’ et promet de ‘’réagir vigoureusement si un traitement approprié n’est pas réservé à ce dossier’’. Autrement, l’Etat est invité à assurer ‘’la sécuritétotale de ce médecin et l’arrêt immédiat de ces harcèlements’’.
Le syndicat déplore également ce qu’il qualifie de ‘’mutations arbitraires des médecins-chefs de district de Saint-Louis et de Richard-Toll ainsi que les autres mutations qui n’ont pas respecté les règles minimales de compétition préétablies de longue date et ans aucune consultation des concernés’’. Il considère que ‘’cela constitue incontestablement un recul du ministère de la Santé et de l’Action sociale en matière de gestion démocratique des ressources humaines et qui commence à perdurer. Cette mauvaise gestion des ressources humaines par le ministère de la Santé et de l’Action sociale montre la méconnaissance totale des principes et règles de concertation et de motivation du personnel. Actuellement, les médecins-chefs de district, tête de proue de la lutte contre la Covid-19 dont les résultats constituent la fierté du Sénégal, malmenés par les hommes politiques et déstabilisés par les décisions sur leur carrière prises par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, sont totalement démoralisés’’.
Pour le Bureau exécutif du Sames, ‘’cette atmosphère d’injustice va torpiller avant l’heure toutes les tentatives de réforme du secteur qui ne verra que le déficit en ressources humaines s’accroitre du fait des multiples démissions des agents à cause des sentiments d’iniquité et d’insécurité généralement partagés’’. Pour éviter tout cela, les syndicalistes exigent de leur tutelle qu’elle mette à la disposition de tous, la liste des postes vacants. Ce qui permettra la libre compétitionde tous, suivant ‘’des critères clairement établis et une gestion concertée des ressources humaines’’.
Sur un autre registre, le syndicat dénonce les retards récurrents du paiement des motivations des agents et des salaires des contractuels des centres de traitement de la Covid-19, ‘’un manque manifeste de reconnaissance de l’Etat pour ce grand service rendu à la nation’’.
Autre problème signalé, la mutation du chirurgien-dentiste et plus récemment celle du médecin-chefdu centre de Ouakam par le maire de la localité. A cet effet, il rappelle que ‘’l’Acte III de la décentralisation ne délègue pas la gestion des ressources humaines relevant dela Fonction publique. D’où l’appel au respect de la séparation des tâches de gestion technique et administrative relevant du chef de la structure, de celles du maire qui fait ses orientations à travers le conseil de direction du comité de développement sanitaire’’.
Ainsi, ‘’un maire n’a pas vocation à s’occuper de la nomination de chefs d’unité et depose de caméras de surveillance dans un centrede santé, aspects relevant du fonctionnementdu service et de la responsabilité du chef de structure’’, lit-on dans le communiqué, avant de rappeler que la plateforme revendicative déposée depuis 9 mois, dans laquelle figurent, entre autres, les accords non-matérialisésde l’année 2014, n’a fait l’objet d’aucune étude sérieuse et la décision sur la retraite à 65 ans prise par le chef de l’Etat n’est toujours pas effective. Un moyen de prendre à témoin la population sur toute grève qui surviendrait dans le secteur de la santé et qui serait de la responsabilité exclusive de l’Etat.