Docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye recommande la vaccination
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La recrudescence des cas de Covid-19 inquiète de plus en plus. Mais pour le directeur général de la Santé, Docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye, l’arme fatale contre l’avancée de la maladie est la vaccination et le respect des gestes barrières.
Le Sénégal va-t-il vers une troisième vague ? C’est la question que tout le monde se pose, vu la hausse du nombre de cas de Covid-19 ces dernières semaines. Le directeur général de la Santé, joint par ‘’EnQuête’’, précise que la pandémie n’est pas encore finie. Tous les coins du bloc terrestre sont atteints par le coronavirus.
De l’avis du docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye, c’est une épidémie qui, par moments, a été endémique pour le Sénégal, parce que de temps en temps, il y a une poussée épidémique, c’est-à-dire une vague. Bien que le nombre de cas augmente ces dernières semaines, la présidente du Comité national de gestion des épidémies (CNGE) a fait savoir que la situation n’est pas alarmante.
‘’Mais puisque c’est une pandémie et qu’à côté de nous, dans certains pays africains, et dans d’autres continents, les flux migratoires sont très importants, il faut que les gens se vaccinent. C’est une maladie infectieuse qui est fortement transmissible. Ce qu’il faut aujourd’hui, l’arme fatale, c’est la vaccination. Il faut que les gens se vaccinent. Qu’ils respectent l’intervalle de la première et la deuxième dose tout en respectant les gestes barrières’’, recommande le Dr Ngom.
Aujourd’hui, il y a la peur de voir naitre une troisième vague. ‘’Nous pensons qu’il ne faut pas l’appeler troisième ou quatrième vague. Mais il faut dire qu’on a une tendance à la hausse. Ce qui devrait nous pousser à renforcer les gestes barrières. Au-delà de ce que vous entendez dans la communication, tous les continents sont atteints. La maladie est là comme toutes les autres maladies. Mais, en un temps record, on a pu trouver un vaccin efficace. Le remède, c’est d’aller se faire vacciner’’, répéte-t-elle.
A ce jour, il y a seulement 515 344 personnes vaccinées au Sénégal. Les cibles prioritaires à vacciner sont les personnes âgées de plus de 60 ans, celles présentant des maladies chroniques ou des comorbidités, et le personnel de santé de première ligne. Cette cible représente 20 % de la population, soit 3,5 millions de personnes qui doivent ainsi être vaccinées dans un premier temps.
Par ailleurs, ceux qui pensent que les dernières hausses notées seraient liées à la présence de certains variants du virus ont tout faux, d’après le docteur Marie Khemesse. Elle soutient que dans une pandémie, c’est un ensemble de choses qui produit des causes. ‘’L’Institut Pasteur est clair dans communication. Nous aussi, en analysant les données et la situation, nous avons constaté que les cas trouvés concernent pratiquement tous les variants. Dire qu’un seul variant est la cause des nouvelles infections, c’est grave. Il faut que les gens arrêtent de donner de fausses informations. Le coronavirus est un virus très dangereux pour qu’on véhicule ce genre de message’’, fustige-t-elle.
L’Institut Pasteur de Dakar a noté une forte circulation des variants de la Covid-19. Quatre ont été identifiés sur des voyageurs sortants en avril et mai. Le variant Alpha dit ‘’britannique’’ avait déjà été détecté sur le territoire. Désormais, les variants Delta ‘’ indien’’, Beta ‘’sud-africain’’ et nigérian circulent également. Les autorités sanitaires plaident pour une accélération de la campagne de vaccination, qui progresse timidement. Dans près de 59 % des cas, il s’agissait de variants, en grande majorité nigérian et britannique. Le variant Delta (indien) est réputé particulièrement contagieux. Le pays a enregistré 42 929 cas déclarés positifs dont 41 290 guéris, 1 164 décédés et 474 sous traitement.
VIVIANE DIATTA