‘’On doit arriver à avoir les résultats de l’élection à 20 h et non le lendemain’’
Le porte-parole de la Commission électorale nationale autonome (Cena) a pris la défense des journalistes à qui les candidats Idrissa Seck et Ousmane Sonko avaient reproché d’avoir publié des résultats ‘’tendancieux’’, après la fermeture des bureaux de vote, le jour du scrutin. Issa Sall estime que le Sénégal devra franchir le pas pour que les résultats soient connus à partir de 20 h même et non le lendemain du scrutin. ‘’On ne peut pas reprocher aux médias de donner des chiffres, parce que c’est devenu une coutume, même si ce n’est pas écrit. Depuis 20 ans, on le fait et on doit continuer’’, a déclaré le journaliste invité de l’émission dominicale de iRadio ‘’Jury du dimanche’’. A son avis, ‘’l’on doit même faire mieux, car il ne faudrait pas, après un scrutin, qu’on se couche sans savoir les résultats’’.
Il trouve cette situation ‘’anormale’’ et ‘’désolante’’ car, se répète-t-il, ‘’le Sénégal ne peut plus attendre le lendemain pour savoir les résultats’’. Pour parer à cette situation, il plaide pour la mise en place d’un système de remontée des résultats par moyen électronique, comme le font des pays comme le Cap-Vert. ‘’Il est nécessaire de dépasser cette situation où, à 20 h-21 h, on ne connaît pas celui qui a gagné‘’, argue-t-il. Par ailleurs, Issa Sall a invité ses confrères à la prudence, pour éviter de diffuser de fausses nouvelles. ‘’C’est grave de donner un faux résultat. Si on dit, quelqu’un a gagné ou qu’il n’y a pas de premier ou second tour, il faut le prouver‘’, prévient-il.
Par ailleurs, s’agissant du déroulement du processus électoral, en particulier du vote, Issa Sall décerne un satisfecit. Son bilan est qu’il n’y a pas d’irrégularités de nature à remettre en cause la transparence de l’élection. ‘’Le scrutin a été transparent, car les gens sont allés voter massivement. Nous n’avons reçu aucune alerte allant dans le sens contraire. Je n’ai pas vu une observation tendant à remettre en cause les résultats’’, souligne-t-il.
Sur certaines accusations portées contre la Cena, le porte-parole se défend : ‘’On a accablé la Cena de beaucoup de maux. C’est vrai, je ne dirais pas que nous sommes exempts de reproches, mais il s’agit d’une absence de communication, d’un manque d’ouverture avec les partis politiques‘’. Ainsi, à ceux qui accusent la Cena de n’avoir pas assisté à tout le processus, M. Sall rétorque que l’organe de contrôle des élections a même dépassé ses prérogatives. ‘’Huit cent mille cartes devaient être distribuées après les législatives. La Cena ne peut pas être présente car, après le scrutin, les cartes deviennent de simples cartes d’identité. Mais depuis le mois de novembre, nous contrôlons. Or, nous devions le faire à partir du 9 janvier seulement’’, dit-il.