Le procureur cherche à couper la poire en deux
Le procès des cinq gardes du corps d’Ousmane Sonko s’est déroulé au tribunal de grande instance de Mbour. Un procès qui a duré plusieurs tours d’horloge, jusque tard dans la nuit. Dans son réquisitoire, le procureur a demandé des peines différentes pour les prévenus, qui passent entre 1 et 2 ans de prison du côté des opposants comme du côté des membres de l’APR.
Diakhaté Diop, Mamadou Diop, Lamine Sonko, Ibrahima Boye et Modou Diaw, tous gardes du corps d’Ousmane Sonko, ainsi qu’Omar Ndione, frère de Fatou Ndione Coly, chargée de mission à la présidence, ont été attraits, hier, à la barre pour répondre de leurs actes, lors de la bataille rangée survenue le 30 octobre dernier, lors du passage de la caravane du ‘’Nemeeku Tour’’ d’Ousmane Sonko dans le village de Tchicky. Les gardes du corps du leader de l’opposition ont été jugés pour violence et voie de fait, coups et blessures volontaires, violation de domicile. Du côté des villageois, Omar Ndione a été reconnu comme étant à l'origine des rixes.
Ainsi, le procureur a requis 2 ans dont 1 an ferme pour les quatre gardes du corps, alors que pour le cinquième Modou Diaw, il demande la relaxe. En ce qui concerne le frère de la chargée de mission à la présidence, il a réclamé une peine de 1 an, dont 6 mois ferme.
Pour rappel, ce jugement fait suite à des plaintes introduites aussi bien par les villageois qui ont fait acte d’allégeance à Fatou Ndione, que les éléments de la garde rapprochée du président du Pastef. Les faits se sont déroulés le 30 octobre vers les coups de 18 h. Provoqués par certains villageois avec à leur tête Oumar Ndione, les éléments de la garde rapprochée de Sonko ont répondu. Il s’en est suivi des rixes entre les militants des deux camps politiques. Une bataille rangée si farouche que des certificats médicaux ont été fournis des deux côtés et des plaintes déposées dans la même dynamique.
Les cinq gardes du corps ont été placés sous mandat de dépôt et les partisans de Fatou Ndione acheminés à l’hôpital Thierno Mansour Barro de Grand-Mbour, avant d’être interpelés par les agents de la gendarmerie pour subir le même sort que les gros bras. Pour le procureur du tribunal de grande instance de Mbour, Mamadou Diop, il n'y a aucun doute qu’Omar Ndione est l'auteur de la provocation et qu'il l’a fait sciemment. ‘’Le président Ousmane Sonko, Président du parti Pastef, était en visite de proximité. Malheureusement, Omar Ndione est allé les provoquer. C'est ce qui a causé la bataille. Toutefois, lui et Ibrahima Ndione ont formellement reconnu leurs bourreaux’’, a déclaré le procureur dans son réquisitoire.
Les plaignants de Tchiky réclament 15 millions F CFA ; les autres 55 millions F CFA
Dans ses déclarations, Omar Ndione soutient qu'il a été violemment tabassé et pour son cousin Ibrahima, il soutient que son seul tort est d’être allé négocier pour un apaisement, puisqu'il avait assisté à la manière dont Omar Ndione a été molesté.
Du côté du Pastef, Ousmane Diop soutient avoir reconnu Omar Ndione qui lui a donné un coup de pierre sur la tête, occasionnant un certificat médical de 15 jours. L'autre victime d’Omar Ndione, c'est Mamadou Lamine Diambang qui s'en est sorti avec une indisponibilité temporaire de travail de 16 jours.
Le procureur a donc demandé à la cour de reconnaître coupables Mamadou Diop, Lamine Sonko, Diakhaté Diop et Ibrahima Boye des délits de coups et blessures volontaires, violences et voie de faits, destruction et violation de domicile, et chacun devra écoper de deux ans dont un an ferme. Alors que les cinq gardes du corps ont continué de clamer leur innocence, en soutenant qu'ils sont la dernière ceinture de sécurité d’Ousmane Sonko.
Pour ce qui est des dommages et intérêts, les avocats des plaignants de Tchiky réclament 15 millions, alors que les avocats des plaignants de l'autre camp réclament 55 millions.
Le délibéré est prévu le 29 novembre prochain. En attendant, les cinq gardes du corps et Omar Ndione sont retournés à la maison d’arrêt et de correction de Mbour.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)