Un trafiquant et ses trois complices coincés avec deux hyènes

Les limiers du commissariat central de Kaolack vont présenter devant le parquet, ce matin, un trafiquant et ses trois complices pour les faits de criminalité faunique. Ils ont été surpris le 27 février dernier en possession de deux hyènes apeurées en piteux état.
Ce n’est pas tous les jours que des limiers du commissariat central de Kaolack sont témoins de ce qu’ils ont vu dans la journée du 27 février dernier. Ce jour-là, ils ont vu débarquer sur le parking dudit établissement sécuritaire, deux hyènes apeurées, en piteux état, originaires du Sine-Saloum et enchaînées de la tête aux pieds par leur geôlier.
Selon nos informations, un peu plutôt, le présumé braconnier et trafiquant de ces deux hyènes a été interpellé en flagrant délit de détention, circulation et tentative de commercialisation de ces deux animaux sauvages, en compagnie de ses trois présumés complices, par les agents des parcs nationaux, appuyés d'une solide équipe de policiers de la brigade de recherches de la sûreté urbaine du commissariat central de Kaolack et de l'appui du projet Eagle de lutte contre le trafic de faune. Ceci fait suite à une information faisant état d’un trafic de criminalité faunique dans cette partie du Saloum.
Après quelques filatures et investigations, ils ont été surpris. Après leur arrestation, renseignent nos sources, ils ont tous été placés en garde à vue et entendus par les services de police et des parcs nationaux.
Au terme de leur période de garde à vue, ils seront présentés au parquet du tribunal de grande instance de Kaolack, ce matin, sauf changement de dernière minute.
Selon des indiscrétions, ils risquent de fortes amendes et des peines de prison pour acte de braconnage dans les réserves du Sénégal ainsi que la tentative de commercialisation de ces deux hyènes.
Il est important de rappeler, selon d’autres sources, que nul ne peut se soustraire à la loi et prélever un animal sauvage dans la nature au Sénégal, sans en obtenir au préalable les autorisations nécessaires auprès des parcs nationaux ou des eaux et forêts. ‘’Même si les hyènes jouissent parfois, à tort, d'une mauvaise réputation, elles sont pourtant intelligentes et vivent en famille avec une vraie structure familiale proche de la nôtre. Elles utilisent, par exemple, des pouponnières pour les jeunes hyènes qui sont gardées par une vieille tante pendant que les adultes partent en chasse. Fortement braconnées au Sénégal pour leurs pouvoirs mystiques et l'alimentation du commerce illégal de faune vers l'international, elles font entièrement partie de l'équilibre naturel fragile du Sine et Saloum en y étant son plus grand prédateur dans la chaîne alimentaire. Plus important encore, les hyènes contribuent largement au développement économique et touristique du Sénégal grâce aux nombreux visiteurs qui espèrent pouvoir observer cet animal atypique, voire magique ou tout simplement entendre son cri la nuit en pleine brousse de leur chambre d'hôtel. Pour toutes ces raisons, il est important de la respecter, de la protéger et de la maintenir dans son environnement naturel’’, ont confié des sources qui luttent contre la criminalité faunique.
CHEIKH THIAM